Eve Howell reprend du service en Afrique
L’influente femme d’affaires australienne Eve Howell, soudanaise d’origine, s’intéresse désormais à l’or malien et au pétrole marocain.
Bien qu’elle s’en défende, Eve Howell est une célébrité en Australie. L’une de ces personnes qu’il fait bon saluer pour qui nourrit quelque ambition dans les secteurs miniers et pétroliers de l’île-continent. Dans les salons lambrissés et inondés de soleil de l’hôtel Pan Pacific, à Perth, la capitale minière du pays, elle n’en finit plus de répondre aux marques de considération des uns et des autres. D’un simple hochement de tête ou d’un petit signe de la main, mais toujours avec un sourire, presque timide. Pendant plusieurs années, Eve Howell a été l’une des femmes les plus influentes d’Australie. Responsable, au sein de la compagnie Woodside, du plus grand projet gazier jamais développé dans le pays, elle est ensuite devenue vice-présidente du premier opérateur pétrolier australien, avant de tirer sa révérence en novembre dernier pour mettre un terme, à 66 ans, à une carrière que tous s’accordaient à juger bien remplie.
solid #000000; float: left;" title="Cliquez sur l'image." class="caption" />Elle n’a pourtant pas tardé à sortir de sa retraite. D’ailleurs, Eve Howell est coutumière du fait puisque, en 2006 déjà, c’était après quelques mois d’inactivité qu’elle avait accepté la proposition que Woodside lui présentait sur un plateau d’argent.
Seulement cette fois, ce n’est pas pour répondre aux sollicitations de quelque major pétrolière qu’elle reprend du service, mais pour accompagner et encadrer les premiers pas de deux jeunes entreprises australiennes, EMR Resources et Tangiers Petroleum. La première prospecte depuis quelques mois les veines aurifères du Mali, la seconde est l’opérateur, désigné par l’État marocain, de champs d’hydrocarbures au large de ses côtes.
Derrière ces entités, un seul homme, Max de Vietri, qu’Eve rencontre par hasard en 2009 à l’aéroport de Perth. Les deux géologues de formation se lient vite d’amitié, surtout lorsque Max entretient Eve de ses projets en Afrique.
Nouvelles aventures
Cette fois, elle se lance pour accompagner les pas de deux jeunes entreprises.
Née le 11 septembre 1945 à Khartoum, cette dernière n’est jamais retournée sur le continent qu’elle a quitté à l’âge de 16 ans pour suivre sa mère à Londres, après le décès de son père originaire de l’ancien Sud-Soudan. De son enfance, elle garde le souvenir de « magnifiques » levers de soleil sur le Nil, vision qu’elle retrouvera bien des années plus tard en contemplant le fleuve Niger de la fenêtre de son hôtel à Bamako. En posant les pieds au Mali fin 2011, elle a « immédiatement eu l’impression d’être de retour à la maison », se souvient-elle, l’oeil aussi brillant que les perles de belle taille suspendues à ses oreilles.
Plus question à présent de « parler de retraite » pour la présidente d’EMR et de Tangiers. Au contraire, elle est bien décidée à « démarrer de nouvelles aventures » sur sa terre natale. « Pas pour l’argent, mais plutôt pour contribuer à son développement et à celui de ses populations », insiste Eve Howell, qui a connu une excitation comparable en débarquant en Australie occidentale dans les années 1980. « L’Angleterre ne m’aurait jamais offert la carrière que j’ai eue ici », estime Eve qui, bien que possédant « trois passeports », se sent avant tout australienne. Même si le Soudan continue d’occuper une place particulière dans son coeur. Elle espère pouvoir y retourner enfin cette année. « Tout sera certainement très différent », redoute-t-elle. Sauf le soleil, toujours aussi majestueux lorsqu’il émerge chaque matin des flots bleus du Nil blanc.
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