Les banques d’affaires explosent en Afrique
Émissions obligataires, fusions-acquisitions, financements complexes… L’activité des banques d’affaires explose en Afrique.
La décision de Lazard d’ouvrir aujourd’hui un bureau entièrement consacré à l’Afrique n’est pas une surprise : les grandes opérations de fusions-acquisitions transfrontalières afficheront cette année une progression de 67 % en Afrique et au Moyen-Orient, alors qu’elles baisseront de 34 % au niveau mondial, selon les dernières prévisions de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Arrivée de groupes internationaux, exploitation de nouveaux gisements miniers, lancement d’importants programmes d’investissements publics : l’intervention des spécialistes du conseil est de plus en plus demandée…
Outsiders
À l’image du français Rothschild, qui coordonne l’acquisition de CFAO (numéro un de la distribution automobile et pharmaceutique en Afrique francophone) par le japonais TTC, les leaders mondiaux de la banque d’affaires, de JP Morgan à Goldman Sachs en passant par Lazard et Crédit suisse, dominent également le continent. Mais à côté de ces ténors des acteurs locaux ont su s’imposer : Standard Bank, Rand Merchant Bank, Renaissance Capital, EFG Hermes ou encore Attijari Finances. Et d’autres ne cachent plus leurs immenses ambitions : United Bank for Africa (UBA), First Bank of Nigeria (FBN) ou encore Ecobank ont ainsi créé leurs propres filiales spécialisées – UBA Capital, FBN Capital et Ecobank Capital, respectivement.
« Depuis les emprunts obligataires du Togo, du Cameroun, du Bénin ou du Tchad jusqu’à celui réalisé tout récemment par la Côte d’Ivoire, nous avons été présents sur toutes les émissions, indique Ehouman Kassi, qui dirige Ecobank Capital. Si les grandes banques internationales sont toujours leaders sur toutes les activités de conseil et d’émission d’eurobonds [emprunts obligataires internationaux, NDLR], les groupes africains dominent les mobilisations de fonds en monnaie locale. »
Les outsiders africains gagnent aussi des marchés dans des opérations de privatisation, de fusion ou d’acquisition. « C’est naturel : lorsqu’une entreprise locale est approchée par un groupe international pour un rachat, vous êtes forcément mieux placé pour l’accompagner dans l’opération », explique Ehouman Kassi.
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