Entrepreunariat : sans vision claire, pas de succès
Chaque année, dans l’espace de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), et notamment en Côte d’Ivoire, ils sont de plus en plus nombreux à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale.
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Haoua Mamoudou
Haoua Mamoudou est entrepreneure, PDG de Focus Ventures, en Côte d’Ivoire.
Publié le 17 août 2015 Lecture : 2 minutes.
Dans un cadre informel ou via la création de sociétés telles que la célèbre société à responsabilité limitée (SARL), plus rarement la société anonyme (SA) et depuis peu la société par actions simplifiées (SAS), introduite par l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires en 2014.
Qu’ils soient ivoiriens ou tout fraîchement arrivés d’une contrée lointaine, tous désirent profiter des opportunités offertes par l’Afrique en pleine croissance, nouvelle frontière des marchés émergents vantée par les médias du monde entier.
Pourtant, le pari n’est pas gagné d’avance. Les contraintes subsistent, l’accès au financement bancaire reste difficile, le cadre juridique et fiscal est encore insuffisamment adapté aux besoins des entreprises, et les données fiables et actualisées pour comprendre le marché et ne plus décider au « pifomètre » manquent.
Même si beaucoup reste à faire, des initiatives institutionnelles ont été lancées. Le plan Phœnix, présenté en Conseil des ministres en juillet 2014, vise ainsi à renforcer le rôle des PME dans l’économie ivoirienne. Au-delà des frontières nationales, un projet de compartiment réservé aux PME à la Bourse régionale des valeurs mobilières de I’UEMOA permettra aux entreprises de financer leur croissance par introduction en Bourse.
Bien entendu, ces dernières ont elles aussi leur partition à jouer pour améliorer leurs performances. Elles doivent remettre le client au centre de leurs préoccupations pour lui apporter le niveau de service qu’il est en droit d’attendre, veiller à mieux prendre en compte ses besoins et s’assurer que l’offre proposée lui apporte une valeur ajoutée perceptible.
Contrairement aux idées reçues, même les PME émanant de multinationales perdent en efficacité lors de leur déploiement à l’international. Distance géographique, managériale ou culturelle… Leurs défis sont d’un autre ordre, mais ils sont tout aussi importants.
Il existe plusieurs structures destinées à fournir aux entreprises les outils nécessaires pour mettre sur pied une approche efficiente. Outre les traditionnels réseaux que constituent les chambres de commerce, des organismes tels que l’Institut national des administrateurs de Côte d’Ivoire travaillent à introduire de bonnes pratiques de gouvernance, via des formations, dans les compagnies ivoiriennes.
Les centres de gestion agréés, définis par une directive de l’UEMOA dès 1997, leur permettent de recevoir un soutien de choix dans leur gestion comptable et fiscale tout au long de l’année.
Enfin, rappelons que l’accompagnement stratégique ne doit pas rester l’apanage des grandes sociétés. Bien au contraire, il doit être une priorité absolue pour toutes les compagnies, quelles que soient leur taille et leur activité.
Sans vision et sans objectifs clairs, impossible d’identifier des facteurs de succès et de définir un cap vers la réussite. « Il n’est point de vent favorable pour celui qui ne sait où il va » rappelle le dicton.
Pour que les pays de I’UEMOA – et plus particulièrement la Côte d’Ivoire, en tant que moteur de l’économie sous-régionale, puissent contribuer à l’émergence d’une masse critique de fleurons nationaux susceptibles de peser dans le PIB national, créer des emplois durables et se lancer avec succès à l’assaut des marchés internationaux, il est fondamental que tous les acteurs concernés travaillent de concert. Enfin, il faut surtout garder en tête que le principal facteur de réussite d’une entreprise réside dans sa capacité à définir et à mettre en œuvre une réelle vision stratégique.
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