Bénin : Barthélémy Kassa va-t-il perdre son immunité parlementaire ?

Le parlement béninois pourrait donner très prochainement son aval à une demande de levée d’immunité parlementaire de Barthélémy Kassa, député et ancien ministre de l’Énergie et de l’Eau impliqué dans une affaire de détournement de fonds d’un projet financé par les Pays-Bas.

Barthélémy Kassa interviewé par l’ORTB en mai 2015. © Capture YouTube/ORTB

Barthélémy Kassa interviewé par l’ORTB en mai 2015. © Capture YouTube/ORTB

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Publié le 13 août 2015 Lecture : 2 minutes.

Réclamée depuis quelques semaines par le procureur général, Gilles Sodonon, la demande de levée de l’immunité parlementaire de l’ancien ministre béninois de l’Énergie et de l’Eau, Barthélémy Kassa, a été transmise le 10 août au bureau de l’Assemblée nationale par la ministre de la Justice, Evelyne da Silva Ahouanto. Le chef de l’État, Boni Yayi, avait déjà introduit une requête identique quelques jours plus tôt, rejetée par Me Adrien Houngbédji, qui préside l’hémicycle et avait estimé que le président de la République ne disposait pas selon la loi, d’une pareille prérogative.

Scandale d’État

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L’affaire a éclaté en mai dernier lorsque les Pays-Bas, ulcérés par le détournement d’une aide d’environ 2,6 milliards de francs CFA (3,9 millions d’euros), ont suspendu leur coopération avec le Bénin dans le domaine de l’accès des populations à l’eau potable. Barthélémy Kassa, alors ministre de l’Énergie et de l’Eau, s’est trouvé au cœur de l’affaire et a été contraint de démissionner, récupérant au passage son siège de député pour, selon ses détracteurs, « se mettre à l’abri d’éventuelles poursuites ».

À la mi-mai, pendant la séance inaugurale du nouveau parlement béninois, la doyenne et ancienne Première dame, Rosine Soglo, avait livré un violent réquisitoire contre les coupables de corruption. « Il me serait désagréable de savoir que parmi nous se cachent, comme dans des repères, des gens qui ne sont pas catholiques, qui ont des cadavres dans leur placard et qui sont ici, alors qu’ils sont des fossoyeurs de l’économie nationale », avait-t-elle notamment déclaré.

Boni Yayi courroucé

Dès le début de ce que les Béninois allaient vite appeler le « scandale PPEA-II » (Programme pluriannuel d’appui au secteur de l’Eau et de l’Assainissement, deuxième phase), le président Boni Yayi est monté au créneau et a promis des sanctions exemplaires contre les coupables des malversations. Un rapport d’audit commandité par le gouvernement béninois de concert avec les Pays Bas n’a pourtant révélé aucun flux financier au profit de l’ex-ministre Barthélémy Kassa qui a été entendu le 10 août par une commission parlementaire spéciale.

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Il aurait alors rappelé à ses collègues qu’il n’était pas le principal ordonnateur du budget relatif à l’aide des Pays-Bas et qu’il fallait donc entendre également Komi Koutché, le ministre de l’Économie, des finances et des programmes de dénationalisation.

La remise du rapport prévue le 11 août, a été reportée au 13, probablement pour permettre à la commission d’entendre celui qui pourrait être le candidat des Forces Cauris pour un Bénin émergent (FCBE, au pouvoir) lors de la présidentielle de l’an prochain. L’affaire « PPEA-II » risque de connaître de nouveaux rebondissements dans les prochains jours, au moment même où les prétendants à la succession de Boni Yayi affûtent leurs arguments.

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