Burundi : Nkurunziza condamne enfin l’agression du journaliste de l’AFP et de RFI

Par un communiqué publié sur Twitter, Pierre Nkurunziza a condamné l’agression du correspondant au Burundi de RFI et de l’AFP, Esdras Ndikumana, et demandé à ce que les coupables soient punis. Une réaction qui intervient au lendemain d’une lettre publique de ces médias fustigeant le silence des autorités, dix jours après les faits.

Pierre Nkurunziza à Bujumbura, le 26 août 2005. © RICCARDO GANGALE/AP/SIPA

Pierre Nkurunziza à Bujumbura, le 26 août 2005. © RICCARDO GANGALE/AP/SIPA

Publié le 12 août 2015 Lecture : 2 minutes.

« Plus d’une semaine après la violente agression dont a été victime notre correspondant, nous ne nous satisfaisons pas de l’absence de réaction des autorités burundaises. Nous exigeons que les responsables des violences et tortures dont a été victime Esdras alors qu’il faisait son métier de journaliste, soient poursuivis et sanctionnés », a déclaré mercredi 12 août Cécile Mégie, la directrice de RFI.

Michèle Léridon, directrice de l’information de l’AFP – l’autre employeur d’Esdras Ndikumana -, a exigé « que les responsables de ces violences soient poursuivis et sanctionnés ».

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Arrêté le dimanche 2 août à Bujumbura sur le lieu de l’attaque dans laquelle le général Nshimirimana a été tué, le journaliste de RFI et de l’AFP a été emmené au siège du Service national de renseignement où il a été sérieusement passé à tabac. Dès le lendemain, RFI et l’AFP avaient adressé une lettre aux autorités burundaises leur demandant « de faire la lumière sur ces faits intolérables ».

La réponse de Pierre Nkurunziza

Un courrier auquel la présidence burundaise s’est d’abord contentée d’accuser réception par SMS, prétextant une activité au « ralenti compte tenu du contexte électoral en cours ». Au final, la lettre sera restée sans réponse pendant 10 jours. Jeudi 13 août, au lendemain de la relance publique des médias français, un communiqué de la présidence est venu rompre ce silence assourdissant.

Pierre Nkurunziza y « accuse réception de la correspondance de RFI et AFP à propos d’un mauvais traitement qui aurait été (sic) infligé au journaliste Esdras Ndikumana (…), condamne ce comportement violent et inacceptable dans un État de droit. » Le document indique également que « le chef de l’État a personnellement instruit l’administrateur général du Service national de renseignement (SNR) de déterminer d’urgence les circonstances de ces actes d’un autre âge afin que les auteurs soient poursuivis et châtiés conformément à la loi. »

Les deux heures de calvaire d’Esdras Ndikumana

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Esdras Ndikumana, qui est toujours en convalescence, a raconté son calvaire aux médias burundais : « Ils me répètent à chaque coup que je suis un ‘ennemi de la nation’ ». Il poursuit : « J’ai l’impression qu’ils m’arrachent la peau. »

Les sévices dureront deux heures au cours desquelles il sera roué de coups par les agents du Service national de renseignement (SNR).

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À l’heure actuelle, ses jours ne sont plus en danger et Esdras Ndikumana est à l’étranger, entouré de sa famille.

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