Boko Haram : ce que l’on sait de l’attentat qui a fait 50 morts au Nigeria

Cinquante personnes ont été tuées mardi dans une explosion sur un marché dans le nord-est du Nigeria. Que sait-on de cet enième attentat, l’un des plus terribles perpétrés dans cette région, berceau du groupe terroriste Boko Haram ?

Le site d’un précédent attentat à Sabon Gari, près de Kano, le 30 juillet 2013. © Aminu Abubakar/AFP

Le site d’un précédent attentat à Sabon Gari, près de Kano, le 30 juillet 2013. © Aminu Abubakar/AFP

Publié le 13 août 2015 Lecture : 2 minutes.

Le 11 août,  une explosion, causée par un engin dissimulé dans un sac-à-dos contenant un pulvérisateur pour cultures, a frappé le marché hebdomadaire du village de Sabon Gari, dans le nord-est du Nigeria vers 13 heures 15 (12 heures 15 TU), à un moment de forte affluence.

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Pour l’armée nigériane, l’attaque est un « attentat-suicide », bien qu’aucune autorité locale n’a confirmé cette version et que des témoins ont affirmé avoir vu le sac contenant l’explosif abandonné sur place juste avant le drame. « Ceux qui commettent ces crimes odieux sont insensibles, barbares, des monstres dont les activités appartiendront bientôt au passé », a assuré le porte-parole des forces armées le colonel Rabe Abubakar dans un communiqué.

Un marchand, Samaila Biu, a décrit le marché, « parsemé de toutes sortes de choses. Dans la section téléphonie mobile », où a eu lieu l’explosion, « c’était la pagaille, avec des cadavres et des morceaux de chair et du sang partout ».

  • Qu’en est-il du bilan ?

Dans la foulée, les autorités avaient annoncé qu’au moins 47 personnes avaient été tuées dans l’attentat. Mais très rapidement, dans la nuit du mardi, le bilan a été revu à la hausse, prenant en compte le décès des trois victimes supplémentaires. Ce qui porte désormais à 50 le nombre de morts.

« Une personne est morte des suites de ses blessures, et deux corps, provenant des alentours du lieu de l’explosion, ont été apportés à la morgue. Il y a désormais 50 morts et 51 blessés », a précisé un infirmier à l’hôpital général de Biu, à 50 kilomètres du lieu de l’attentat.

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Yuram Bura, membre d’un groupe d’autodéfense combattant Boko Haram au côté de l’armée, a indiqué pour sa part que ces deux corps n’avaient été trouvés que plus tard dans la soirée, à l’écart du marché. « Nous pensons qu’ils ont réussi à fuir les lieux tout en étant blessés, mais qu’ils sont morts sur le chemin », a-t-il expliqué.

  • Quelle est la situation actuelle à Sabon Gari ?

Mercredi, des dizaines de soldats ont formé un cordon de sécurité autour du marché, dont le sol, maculé de sang, était encore jonché de chaussures et de vêtements. Des patrouilles de police sont également organisées dans le reste du village.

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« Le village reste sous le choc, bien que la plupart des victimes n’étaient pas d’ici et venaient faire leur marché », a expliqué Samaila Biu.

  • Qui sont les auteurs de l’attentat ?

Pour l’instant, l’attaque n’a pas été revendiquée mais pour les témoins, l’explosion porte la marque de Boko Haram, le groupe islamiste qui a multiplié ces dernières semaines des attentats à la bombe dans des lieux particulièrement fréquentés, comme des stations de bus, des marchés, des mosquées ou des églises.

De son côté, Washington a condamné l’attaque et assuré que les États-Unis continueraient à fournir « plusieurs formes d’assistance contre le terrorisme pour aider le Nigeria et ses partenaires régionaux ».

« Nous continuons à travailler étroitement avec le gouvernement nigérian et nos partenaires internationaux pour combattre Boko Haram et assister les nombreuses victimes de cette brutalité absurde », a ajouté le porte-parole du département d’État, John Kerry, dans un communiqué.

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