La certification halal du sirop de Liège déclenche un flot de réactions en Belgique
En voulant obtenir le label halal, le sirop emblématique de la ville de Liège en Belgique a provoqué un déluge de réactions – pour certaines haineuses à l’égard de la population musulmane -, alors même que la certification n’est qu’une formalité pour booster l’exportation du produit.
Effet inattendu de l’annonce du renouvellement du label halal du sirop de Liège, les Meurens à la tête de la petite entreprise reçoivent en quelques jours des centaines de messages de la part de leurs consommateurs. Certains leur font bien comprendre qu’en tant que Belges, défenseurs de la « tradition » du pays, ils n’acceptent pas que le produit soit conforme aux exigences alimentaires de la religion musulmane. « Traître », disaient certains messages reçus par les dirigeants de l’entreprise, « c’est à l’encontre de notre tradition ».
Mais qu’implique ce label qui déchaîne les réactions ? Un produit halal respecte les interdits de la religion musulmane, c’est-à-dire que le produit ne contient pas de porc ou d’alcool et l’abattage des animaux respecte un rituel précis. D’ailleurs, pour le sirop de Liège, obtenir le label n’implique aucun changement dans la production ou la recette du produit fait à base de fruits et reconnaissable grâce à la couleur verte et bleue de son emballage.
Le halal, un marché porteur
La décision même de faire certifier le sirop a été motivée par des raisons économiques. « J’ai décidé de faire la démarche parce que mes clients me le demandaient, j’ai notamment un client britannique qui exporte vers la Malaise », explique au journal belge La Meuse, Bernard Meurens, administrateur délégué de la PME.
D’ailleurs, l’agence wallone à l’exportation (AWEX) encourage les entreprises à adhérer à son club Halal pour qu’elles développent leurs activités à l’international. La certification halal est « susceptible de constituer un avantage concurrentiel. L’économie halal, en expansion rapide, est porteuse d’opportunités tant en Europe qu’à la grande exportation », lit-on sur le site de l’agence.
Stigmatisation
Malgré leur multiplication, les produits certifiés halal sont stigmatisés et les entreprises préfèrent ne pas rendre publique l’information, par peur que le produit ne soit délaissé par certains consommateurs. Pourtant, de grandes marques surfent sur le marché musulman à l’instar de Fleury Michon qui a obtenu depuis 2009 son label pour de nombreux produits à base de volaille, tout comme Nestlé.
De fait, pour les petites entreprises belges dont le marché intérieur, le marché du halal représente 1,5 milliards de consommateurs, éparpillés dans une centaines de pays, comme le rappelle l’agence wallone à l’exportation (AWEX).
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