Nigeria : vers un nouvel audit de la NNPC
Selon le tout nouveau directeur général de la Nigerian National Petroleum Corporation, un audit des comptes 2014 et 2015 de la compagnie pétrolière nationale devrait être réalisé. L’entreprise a été critiquée à plusieurs reprises pour sa gestion de la manne pétrolière du pays.
Emmanuel Kachikwu, l’avocat récemment nommé à la tête de la compagnie pétrolière nationale nigériane par le président Muhammadu Buhari pour faire le ménage au sein de l’entreprisea annoncé le jeudi 13 août qu’il allait mener un audit juridique des comptes et qu’aucun employé n’était à l’abri.
Le nouveau directeur général de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) a expliqué que cet audit inclurait toute la période 2014 et 2015, ainsi qu’une étude de l’ensemble des contrats et accords de partage de production.
Gestion
La NNPC est à la fois la régulatrice de l’industrie pétrolière, mais participe également à la production, gère les raffineries et la commercialisation du carburant au Nigeria. L’entreprise pétrolière, qui n’a pas publié de rapports d’activités depuis plusieurs années et dont le fonctionnement a été dénoncé à plusieurs reprises, accumule des milliards de dollars de dettes auprès de ses partenaires et s’avère incapable de mettre fin aux fraudes dans l’attribution des subventions aux carburants et à la disparition sans cesse croissante des recettes pétrolières qui doivent revenir à l’État.
Selon un audit des comptes de la NNPC conduit par le cabinet britannique PwC, entre 2012 et 2013, les détournements ont représenté une perte de 1,48 milliard de dollars.
Ligne de mire
Le chef de l’État nigérian, Muhammadu Buhari, a congédié fin juin le conseil d’administration de la NNPC et a nommé début août directeur général Emmanuel Kachikwu, ancien vice-président exécutif d’ExxonMobil Africa et docteur en de l’université d’Harvard. Depuis, 38 cadres supérieurs de la NNPC ont été congédiés.
Le 13 août, le nouveau patron de l’entreprise nigériane a averti qu’il avait désormais tous les collaborateurs de niveau inférieur en ligne de mire. « Si vous n’avez pas assez bien travaillé et que nous pouvons vous recycler, nous le ferons mais sinon, nous vous laisserons partir, a-t-il déclaré. La NNPC n’est pas un service public, c’est une entreprise et elle va être dirigée comme telle, faire de l’argent et des profits pour les Nigérians ».
Le président Buhari, qui a annoncé fin juillet, son intention de scinder la NNPC en deux entités – l’une chargée de la régulation du secteur, l’autre des investissements – a ordonné le 9 août dernier à toute l’administration publique nigériane, y compris la NNPC, de n’utiliser que les comptes bancaires publics agréés pour effectuer leurs paiements. Une décision censée améliorer la transparence et freiner la corruption.
(Avec agences)
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