RDC : à l’approche des élections, les médias sous « pressions politiques »

Reporters sans Frontières (RSF) dénonce vendredi des « pressions politiques » exercées sur les journalistes congolais, alors que leur pays s’achemine vers une présidentielle à laquelle la Constitution interdit le chef de l’État, Joseph Kabila, de participer.

Le président Joseph Kabila lors d’un discours devant le Parlement congolais, le 15 décembre 2012. © AFP / Junior D. Kannah

Le président Joseph Kabila lors d’un discours devant le Parlement congolais, le 15 décembre 2012. © AFP / Junior D. Kannah

Publié le 14 août 2015 Lecture : 2 minutes.

RSF et son antenne congolaise Journaliste en danger (JED) sont « préoccupés par la détérioration du climat de travail » des journalistes en RDC. Cet avertissement survient alors que le pays se prépare à un cycle électoral censé commencer en octobre, écrivent-ils dans un communiqué.

« Menaces, arrestations arbitraires, saisies de matériel, directives hiérarchiques sur les journalistes : qu’ils soient publics, d’opposition ou indépendants, les médias et journalistes congolais subissent tous le poids des pressions politiques » à Kinshasa et ailleurs dans le pays, ajoutent-ils.

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La radio publique soupçonnée d’auto-censure 

Les organisations rapportent que les journalistes de la Radio-télévision nationale congolaise (RTNC, publique), qui relaie quotidiennement les activités du président Kabila et du gouvernement, s’autocensurent pour ne pas perdre leur travail. Ces derniers jours, des détracteurs du président ont qualifié la couverture par la RTNC d’inaugurations de travaux publics (pont, routes, locomotives…) de pré-campagne déguisée pour Joseph Kabila.

« Nous diffusons l’information normalement », a pour sa part commenté une journaliste de la RTNC, sous couvert de l’anonymat. Elle a refusé d’infirmer ou de confirmer les pressions. « Mais pour les informations de l’opposition, nous écoutons le contenu avant la diffusion », s’est-elle néanmoins bornée à ajouter.

« Pas d’élections libres » sans liberté de la presse 

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Lambert Mende, ministre des Médias, a expliqué que ses services n’avaient pas connaissance des cas de pressions. « Nous allons vérifier ces dénonciations et prendre les mesures qu’il faut pour protéger les journalistes », a-t-il assuré.

Le climat politique s’est tendu à l’approche des élections, dont les premiers rounds doivent commencer en octobre et s’achever par la présidentielle prévue en novembre 2016. Une élection pour laquelle l’opposition et une partie de la majorité accusent Joseph Kabila d’œuvrer à son maintien au pouvoir au-delà du délai légal.

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« Il ne peut y avoir des élections libres, transparentes et apaisées, sans la liberté pour les journalistes de diffuser toutes les informations électorales importantes, et de critiquer des dysfonctionnements dans le processus sans être inquiétés », souligne Tshivis Tshivuadi, secrétaire général de JED. Selon le classement sur la liberté de la presse publié par RSF en février 2015, la RDC occupe la 150ème place sur 180 pays.

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