Tourisme : la Tunisie regarde plus haut et plus à l’Est

Sortir du balnéaire, rénover le parc hôtelier, développer de nouveaux marchés, en Europe de l’Est et même plus loin : tels sont les objectifs de la Tunisie, répétés lors du salon professionnel Top Résa, qui se tient ces jours-ci à Paris.

La plage de Hammamet, en Tunisie. Le pays cherche à diversifier ses revenus du tourisme, traditionnellement issus des activités balnéaires. © AFP

La plage de Hammamet, en Tunisie. Le pays cherche à diversifier ses revenus du tourisme, traditionnellement issus des activités balnéaires. © AFP

Publié le 19 septembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Implantation prochaine de Ritz Carlton, confirmation du méga-projet de Qatari Diar dans le désert, à Tozeur… Habib Ammar, le directeur général de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT), affichait son optimisme au salon Top Résa, le salon du tourisme et des voyages qui se tient du 18 au 21 septembre en France.  « L’année 2011 a été catastrophique, avec une baisse de 33% du nombre de touristes. Mais depuis le début de l’année 2012, on a rattrapé aux deux tiers ce que nous avons perdu. Ces dernières semaines, les grandes enseignes internationales ont multiplié les contacts avec nous, signe que nous sommes sur la bonne voie », indique le DG de l’ONTT, sans vouloir préciser le nom des chaînes hôtelières intéressées par la Tunisie.

Principale ombre au tableau : le marché français. « Malgré une reprise de 35% de la fréquentation, le nombre de touristes venus de l’hexagone est encore 10% en dessous de ce qu’il était en 2010 », regrette Habib Ammar. D’après lui, les touristes français sont plus sensibles que les autres Européens au risque politique « notamment en raison de la surmédiatisation de ce qui se passe dans le pays ».

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Reprendre la main

La fréquentation des Russes est en forte hausse (+40%), avec 180 000 touristes à fin juin.

Face à une profession particulièrement mécontente, les autorités tunisiennes semblent, en tout cas, vouloir reprendre la main dans un secteur qui emploie 415 500 personnes et contribue directement et indirectement à 14,3% du PIB. Les pouvoirs publics viennent d’annoncer la création d’une taxe sur le chiffre d’affaires des compagnies aériennes, qui ne dépassera pas les 1%. Cette taxe sera introduite dans la loi de finances 2013 et permettra ainsi une multiplication par trois du budget de promotion du tourisme.

Un budget qu’il va falloir nécessairement renflouer au vu des nouveaux marchés à prospecter et à développer. Sans oublier les enjeux liés à la diversification des produits comme le thermalisme qui viendra consolider la position de destination thalassothérapie de la Tunisie. Il s’agit également de soutenir une offre longtemps marginalisée au profit de l’hôtellerie balnéaire comme le tourisme saharien, le tourisme alternatif ou encore l’écotourisme qui fera son Salon en novembre prochain à Hammamet. Le plus gros du chantier reste bien entendu celui de la mise à niveau de l’hôtellerie vieillissante et sa rentabilité.

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Résorber l’endettement

Afin de tenter de résorber l’épineuse question de l’endettement du secteur, qui s’élève à 1200 millions de dinars, la mise en place d’une société de gestion d’actifs a été décidée pour s’occuper des hôtels endettés. Autre objectif : diversifier la clientèle. Traditionnellement liée à six pays qui fournissent 80% de ses visiteurs, la destination Tunisie a misé sur la Russie en multipliant son budget promotionnel par trois et s’apprête à s’attaquer à la Chine en pariant sur des séjours multi-destinations principalement axé sur le tourisme culturel.

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« La fréquentation des Russes est en forte hausse, avec 180 000 touristes à fin juin, un niveau en progression de 40% par rapport à 2011 », précise Habib Ammar, qui  souligne aussi la percée sur les marchés ukrainien (+82%), tchèque et belge. De nouvelles représentations ont été ouvertes en Turquie et en Arabie-saoudite au détriment des bureaux du Canada qui couvrait l’Amérique du Nord. Une décision surprenante alors que les États-Unis sont annoncés comme un marché cible.

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