L’Iran joue la carte de l’autosuffisance

Durement frappé par les sanctions internationales, Téhéran cherche à réduire sa dépendance à l’égard des revenus pétroliers.

Les produits locaux devraient se substituer aux importations. © Moment Photo/SIPA

Les produits locaux devraient se substituer aux importations. © Moment Photo/SIPA

Publié le 26 septembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Pour faire face aux sanctions internationales, conséquence de son programme nucléaire, l’Iran tente de réduire sa dépendance aux revenus pétroliers en essayant de développer « une économie de résistance ». C’est ce qu’a déclaré au Financial Times Mohsen Rezaei, secrétaire général du Conseil de discernement de l’intérêt supérieur du régime, chargé d’élaborer les stratégies économique, politique et culturelle du pays et qui prône l’autosuffisance. Pour ce faire, les importations devraient être remplacées par des produits locaux, et les échanges fondés sur le troc encouragés. L’Iran prévoit aussi d’augmenter ses investissements à l’étranger, tout en réduisant les impôts afin d’encourager l’industrie nationale.

height[284]" target="_blank" type="image" class="jcepopup" style="text-decoration: underline;">Cliquez sur l'image.« Une nouvelle politique économique est en cours d’élaboration, a indiqué Rezaei. Ce n’est ni de l’austérité ni la porte ouverte à l’économie informelle, mais elle nous permettra de faire face aux conditions imposées par les sanctions. » Selon des statistiques officielles, l’inflation atteint les 23,9 % par an, alors que le taux de chômage des jeunes culmine à 28,6 %. Des chiffres qui seraient largement sous-estimés. À cela s’ajoute la forte dévaluation de la monnaie nationale, le rial.

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Les sanctions imposées par la communauté internationale apparaissent cependant comme l’occasion pour l’Iran de se libérer de sa dépendance à la rente pétrolière. Rezaei s’est même permis d’adresser quelques critiques feutrées aux autorités en affirmant que l’impact des sanctions aurait pu être limité si certaines mesures préventives avaient été adoptées, notamment l’injection de liquidités dans le secteur financier, jugé responsable de l’inflation. Deux commissions gouvernementales travaillent « sans discontinuer » pour permettre au pays de contourner ces sanctions. L’une sous la direction du président Mahmoud Ahmadinejad, la seconde sous celle du premier vice-président, Mohamed Reza Rahimi. Mais les premiers effets de cette initiative ne se feront ressentir que dans « les sept ou huit mois à venir », a reconnu Rezaei.

Rationalité

Augmentation des investissements à l’étranger, réduction des impôts et… développement du troc.

Très critique vis-à-vis d’Ahmadinejad, Rezaei pourrait se présenter à la présidentielle prévue en juin 2013. « L’économie de résistance sera la première responsabilité du futur nouveau gouvernement », qu’il décrit comme « l’un des plus importants de l’histoire du pays et dont la priorité sera de limiter l’impact des sanctions ». Souvent considéré comme un pragmatique, celui qui a dirigé les Gardiens de la révolution pendant seize ans estime que la classe politique iranienne doit passer en 2013 « du radicalisme à la rationalité ». Dans le même temps, Rezaei a prévenu les Occidentaux que le programme nucléaire serait maintenu et qu’il serait « naïf » de croire que les pressions économiques allaient entamer le soutien populaire dont jouit le régime ou contribuer à l’isolement de l’Iran, « comme Cuba ou la Corée du Nord ».

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Très au fait des questions sécuritaires, Rezaei a également indiqué que la réponse de l’Iran à une éventuelle attaque israélienne contre ses sites nucléaires serait « très dure » et aurait « des conséquences catastrophiques pour les Israéliens ». « J’ai entendu dire, a-t-il poursuivi, que le gouvernement de Tel-Aviv estime à 400 ou 500 le nombre de victimes en cas de représailles iraniennes. Il se trompe. La réaction de l’Iran sera telle que plus personne n’envisagera de nous attaquer. » 

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