Libye : violents affrontements à Syrte entre l’EI et des combattants locaux
De violents combats à Syrte (nord) entre les jihadistes de l’organisation État islamique (EI) et des hommes armés locaux ont fait entre 150 et 200 morts, a affirmé vendredi l’ambassadeur de Libye à Paris.
« Un véritable massacre se produit à Syrte et nous appelons la communauté internationale à intervenir », a déclaré à l’AFP l’ambassadeur, Chibani Abouhamoud.
Plus tôt, un responsable local avait indiqué à l’AFP que les combats entre des habitants armés et des jihadistes de l’EI avaient fait des dizaines de morts et de blessés depuis quatre jours, sans pouvoir donner de bilan exact. Il n’avait pas précisé l’élément déclencheur des affrontements.
« Syrte vit une véritable guerre depuis mardi et la lutte féroce engagée par les combattants de la ville contre l’EI n’a jamais cessé », avait précisé à l’AFP ce responsable sous couvert d’anonymat.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est en proie à des combats sanglants entre groupes armés rivaux. Elle compte deux gouvernements, l’un à Tripoli sous le contrôle d’une coalition de milices en partie islamistes, et l’autre, reconnu par la communauté internationale, exilé dans l’est du pays. Le pays doit en outre faire face à la montée en puissance de l’EI, qui s’est emparé de Syrte en juin.
Mardi, le gouvernement de Tripoli avait annoncé le lancement d’une « opération pour libérer Syrte ». Le ministère de la Défense avait précisé que les jeunes et les habitants de Syrte participaient à cette offensive, soutenus par des raids de l’aviation.
De son côté, le diplomate libyen, relevant du gouvernement concurrent reconnu par la communauté internationale, a affirmé que les combats avaient éclaté après l’assassinat, en début de semaine, par l’EI d’un imam, dignitaire de l’influente tribu des Al-Farjane, cheikh Khaled Al-Farjane.
« L’organisation jihadiste a acheminé des renforts à Syrte et a lancé une offensive contre les quartiers résidentiels qui lui résistent », a affirmé l’ambassadeur. « L’EI a massacré les gens, tuant même des personnes dans leurs maisons », a-t-il ajouté.
Il a appelé la communauté internationale à intervenir pour arrêter « l’afflux de combattants depuis les pays voisins ou par la mer » venant grossir les rangs de l’EI ainsi que l’acheminement d’armes à cette organisation.
Dans un communiqué posté jeudi sur Facebook, le gouvernement exilé dans l’est du pays avait reproché aux grandes puissances d’utiliser « le deux poids deux mesures » concernant la lutte contre les jihadistes. « Ils combattent l’EI en Syrie et en Irak et ferment les yeux sur sa présence en Libye », selon le gouvernement.
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