Soudan du Sud : pourparlers de la dernière chance à Addis-Abeba
La communauté internationale a imposé une date limite aux protagonistes de la crise au Soudan du Sud pour conclure un accord de paix, sous peine de sanctions. À quelques heures de la fin de l’ultimatum, des pourparlers se poursuivent lundi à Addis-Abeba.
Sous fortes pressions diplomatiques, le président sud-soudanais, Salva Kiir, et Riek Machar, son ancien vice-président aujourd’hui chef rebelle, accompagnés des dirigeants éthiopien Hailemariam Desalegn, kényan Uhuru Kenyatta, ougandais Yoweri Museveni et soudanais Omar el-Béchir se sont joints, le 17 août, aux discussions de la dernière chance entamées dimanche soir jusque tard dans la nuit à Addis-Abeba.
Salva Kiir, qui avait initialement indiqué qu’il n’irait pas dans la capitale éthiopienne, y est finalement arrivé dimanche soir, contraint par les menaces de sanctions de la communauté internationale.
On ne peut pas conclure une paix qui ne pourra être permanente »
« Même si je ne suis pas content, je dois me montrer, parce que si je ne vais pas [à Addis-Abeba], les forces négatives vont dire que je suis contre la paix », a-t-il expliqué avant son départ. « Mais on ne peut pas conclure une paix qui ne pourra être permanente, a prévenu le président sud-soudanais. Si on signe aujourd’hui et que demain on repart à la guerre, qu’aura-t-on obtenu ? »
Uhuru Kenyatta optimiste
Pour Salva Kiir, il n’est pas question de signer un accord de paix avant que toutes les factions de l’opposition armée n’acceptent de le parapher. La rébellion menée par Riek Machar, composée d’une mosaïque de troupes fidèles à divers chefs de guerre et de milices tribales, a en effet connu plusieurs défections. Deux importants chefs rebelles ont annoncé ces derniers jours faire dissidence et ont indiqué qu’ils rejettent à l’avance tout accord de paix signé par les deux principaux belligérants, Salva Kiir et Riek Machar.
Qu’à cela ne tienne, Uhuru Kenyatta s’est voulu plus optimiste. Le président kényan a indiqué dimanche soir que « les discussions étaient en cours pour parvenir à un accord ».
Ouverts dès janvier 2014 sous l’égide de l’organisation sous-régionale IGAD à Addis-Abeba, les pourparlers entre belligérants sud-soudanais n’ont pour l’heure débouché que sur une série de cessez-le-feu jamais respectés. Cette dernière session en date s’est ouverte le 6 août, la médiation de l’IGAD étant renforcée par l’Union africaine, une troïka (États-Unis, Grande-Bretagne, Norvège), l’Union européenne, l’ONU et la Chine.
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