L’Europe au régime sec

Dans la série sur la situation des principaux partenaires de l’Afrique, Jeune Afrique s’intéresse aujourd’hui à l’Europe : dette et rigueur pèsent sur la croissance et ont déjà un impact sur les relations économiques avec le continent.

La BCE a calculé que la zone euro serait en récession de 0,4 % en 2012 et que la reprise ne dépasserait pas les 0,5 % en 2013. © AFP

La BCE a calculé que la zone euro serait en récession de 0,4 % en 2012 et que la reprise ne dépasserait pas les 0,5 % en 2013. © AFP

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 25 septembre 2012 Lecture : 1 minute.

Trop de rigueur en Europe ? Les Africains s’interrogent en ces temps où Athènes, Lisbonne, Londres, Madrid, Rome et Paris se livrent à un concours d’économies budgétaires pour complaire aux marchés financiers et les rassurer sur leur capacité à rembourser leurs dettes publiques. Une situation douloureuse qu’a bien connue l’Afrique dans les années 1990…

Chômage

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Pris de langueur, le Vieux Continent risque d’acheter moins de café à la Côte d’Ivoire, moins de platine à l’Afrique du Sud, moins de pétrole à l’Angola, moins de fer à la Mauritanie.

À force de réduire de dizaines de milliards d’euros leurs dépenses et d’augmenter d’autant leurs impôts pour ramener leur déficit public à la limite fatidique de 3 % de leur produit intérieur brut, les 17 pays de la zone euro ont fait caler leur économie. La Banque centrale européenne (BCE) a calculé que la zone serait en récession de 0,4 % en 2012 et que la reprise ne dépasserait pas les 0,5 % en 2013 (le FMI, plus optimiste, prévoit – 0,3 % en 2012 et + 0,9 % en 2013). Pas de quoi inciter les consommateurs à l’optimisme, au moment où le taux de chômage dépasse en moyenne les 10 %, avec des pointes à 25 % en Espagne et en Grèce.

Pris de langueur, le Vieux Continent risque d’acheter moins de roses au Kenya, moins de café à la Côte d’Ivoire, moins de platine pour les pots d’échappement de ses voitures à l’Afrique du Sud, moins de pétrole à l’Angola, moins de minerai de fer à la Mauritanie. Et puis il ne faut pas oublier que l’Europe est le premier bailleur de l’aide au développement. Hélas, les difficultés budgétaires ont poussé certains gouvernements à tailler dans les budgets destinés aux pays pauvres, les fonds prêtés ou donnés en 2011 ayant reculé pour la première fois depuis des années. Cette pingrerie frappera en premier lieu les pays d’Afrique les plus vulnérables. Malheur à ceux dont la gouvernance effraiera les instances de Bruxelles et les investisseurs européens !

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