Burundi : Nkurunziza a prêté serment pour un troisième mandat très contesté
Le président burundais réélu Pierre Nkurunziza a prêté serment jeudi à Bujumbura. Aucun chef d’État étranger n’était présent.
C’est lors d’une cérémonie surprise, annoncée à la dernière minute, que Pierre Nkurunziza a prêté serment pour un troisième mandat contesté. L’événement a eu lieu au Palais des Congrès de Bujumbura, a annoncé son conseiller, Willy Nyamitwe.
Les cérémonies de prestation de serment de @PierreNkurunziz ont déjà commencé à Kigobe. #Burundi #ProudBurundian pic.twitter.com/f3dIRSXgN1
— Amb. Willy Nyamitwe (@willynyamitwe) August 20, 2015
Investiture sous haute tension
Selon un membre du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, cette cérémonie a été annoncée à la dernière minute pour des raisons de sécurité. Les journalistes de la Radio-télévision nationale burundaise (RTNB) n’ont été prévenus que dans la matinée, a fait savoir l’un d’eux.
Aucun chef d’État étranger n’était présent. Les ambassadeurs des pays de l’Union européenne et des États-Unis étaient absents, et représentés par des diplomates de rang inférieur.
L’Égypte, la Chine, l’Afrique du sud ou encore la Russie ont envoyé des représentants, ont fait savoir les médias présents. Le président angolais Dos Santos a par ailleurs été l’un des tout premiers chef d’État à féliciter Pierre Nkurunziza.
Selon la Constitution, le président élu prête serment auprès de la Cour constitutionnelle, devant les deux Chambres du Parlement réunies. Cette prestation marquera le début du troisième mandat très controversé de Pierre Nkurunziza, élu en 2005 par le Parlement, puis en 2010 et le 21 juillet dernier au suffrage universel direct lors d’une présidentielle jugée non crédible par la quasi-totalité de la communauté internationale.
Détérioration de la situation sécuritaire
Cette cérémonie survient alors que le pays sombre chaque jour davantage dans la violence. La situation sécuritaire continue de se dégrader, avec des attaques nocturnes contre la police et des assassinats ciblés à Bujumbura et en province.
L’opposition, qui qualifie sa réélection d’«illégale », avait prévenu que Pierre Nkurunziza ne serait plus légitime une fois qu’il aurait prêté serment.
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