Tunisie : les forces de l’ordre en ligne de mire des jihadistes
Alors que l’attentat sur la plage de Sousse hante encore les esprits, la ville a été de nouveau frappée par la violence mercredi. En ligne de mire des assaillants cette fois-ci : des policiers.
Deux mois se sont écoulés et voici qu’un acte qualifié de « jihadiste » par le ministère de l’Intérieur a encore frappé la ville côtière. Cette fois-ci, ce sont les forces de l’ordre qui ont été visées. Trois agents de police ont été attaqués, le 19 août, par deux individus à bord d’une grosse moto alors qu’ils se trouvaient à 7 kilomètres de Sousse sur la route de Mesken, rapporte le ministère de l’Intérieur.
Les individus, qui n’ont pas encore été identifiés, ont ouvert le feu sur les policiers, l’un d’eux a été touché et a succombé à ses blessures durant son transport à l’hôpital, tandis que les deux autres n’ont pas été blessés.
À cette heure, les assaillants sont toujours recherchés par les autorités. Ils auraient pris la fuite en direction de Kairouan, où une opération de ratissage semblait toujours en cours.
Par ailleurs, le ministère de l’Intérieur a indiqué avoir identifié l’arme utilisée par les deux individus : un fusil de chasse de calibre 16 mm. En Tunisie, le port des armes de chasse est soumis à une autorisation qui doit être délivrée par le gouverneur de la région pour une période d’un an renouvelable. De nombreuses armes de chasse non-autorisées ont été récupérées par les forces de l’ordre au lendemain des attaques du Bardo et de Sousse.
Lourd bilan parmi les forces de l’ordre
Hier après l’attaque, la ville de Sousse a été quadrillée et la vigilance aux postes de barrage installés depuis quelques mois aux niveau des routes a été renforcée, rapportent des témoins sur place.
Le mode opératoire utilisé par les deux individus rappelle l’attaque survenue le 25 juillet dernier près d’Al Zaouia, toujours dans le gouvernorat de Sousse. Une patrouille de police avait déjà été visée par des hommes armés de fusils de chasse. Un agent avait été blessé.
Les forces de l’ordre sont les principales cibles des attaques jihadistes en Tunisie, notamment dans l’est du pays, au niveau de la frontière avec l’Algérie. Le 18 août, le ministère de l’intérieur a annoncé la mort de deux militaires près de Kasserine, suite à des blessures contractées lors d’une opération de déminage.
Le bilan au sein des forces de l’ordre s’alourdit de jour en jour. Le site d’information Inkyfada estime que plus de 79 policiers ou soldats sont morts depuis 2011 et que plus de 200 ont été blessés.
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