Pierre Nkurunziza investi : les événements qui ont marqué le Burundi depuis son élection le mois dernier

Le président Pierre Nkurunziza a prêté serment jeudi 20 août, un mois après sa réélection le 21 juillet pour un troisième mandat présidentiel largement contesté. Depuis, les violences se multiplient dans le pays.

Le président du Burundi Pierre Nkurunziza, le 26 mai 2013 à Addis-Adeba. © Simon Maina/AFP

Le président du Burundi Pierre Nkurunziza, le 26 mai 2013 à Addis-Adeba. © Simon Maina/AFP

Publié le 20 août 2015 Lecture : 4 minutes.

La communauté internationale a remis en cause la crédibilité de cette élection. Lors de sa visite officielle au Kenya le 25 juillet, le président Obama a dénoncé la réélection de Pierre Nkurunziza. « Nous avons discuté du Burundi, où les récentes élections n’ont pas été crédibles », a déclaré le président américain, à l’issue d’un entretien avec son homologue kényan Uhuru Kenyatta.

Le 28 juillet, c’est au tour de la mission d’observation de l’Onu au Burundi (Menub) de prendre position dans un rapport préliminaire. On peut y lire que « même si l’élection s’est déroulée dans le calme, les libertés d’expression, de réunion et d’association ont été sévèrement entravées ».

  • L’opposant Agathon Rwasa siège à l’Assemblée nationale
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Agathon Rwasa, principal opposant de Nkurunziza a siégé lundi 28 juillet à la première session de l’Assemblée nationale élue un mois avant la présidentielle. Après avoir boycotté et refuser de reconnaître les résultats des élections législatives et présidentielle, il a affirmé vouloir jouer le jeu pour aider à sortir le Burundi de la crise. « On doit se rendre à l’évidence, le forcing de Nkurunziza a bien réussi. Maintenant, il ne faut pas abandonner à leur sort tous ces gens qui ont voté pour nous, quand bien même les résultats publiés ne sont pas réalistes », avait justifié Agathon Rwasa à Jeune Afrique

Deux jours plus tard, le farouche contestataire du troisième mandat devenait vice-président de l’Assemblée nationale.

  • Le général Adolphe Nshimirimana, bras droit du président, est assassiné

Ancien chef d’état-major de l’armée et souvent présenté comme le numéro deux du régime, le général Nshimirimana a été victime d’une attaque contre sa voiture en fin de matinée dans la capitale burundaise dimanche 2 août. Sa mort a été confirmée peu après par le chef de la communication de la présidence, Willy Nyamitwe : « J’ai perdu un frère, un compagnon de lutte, la triste réalité c’est que le général Adolphe Nshimirimana n’est plus de ce monde », avait-il indiqué dans un message sur Twitter.

  • Le correspondant de RFI et de l’AFP est arrêté et torturé par la police

Dimanche 2 août, sur le lieu de l’assassinat du général Adolphe Nshimirimana, le journaliste Esdras Ndikumana, correspondant de RFI et de l’AFP au Burundi a été arrêté et conduit dans les bureaux du Service national de renseignement (SNR). Là, il a été passé à tabac pendant deux heures. Son agression a été condamnée par les directions des deux médias internationaux. Esdras Ndikumana est actuellement en convalescence à l’étranger, entouré de sa famille.

  • Tentative d’assassinat de Pierre-Claver Mbonimpa
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Le défenseur des droits de l’homme le plus connu du Burundi Pierre-Claver Mbonimpa a été blessé par balles le soir du lundi 3 août à Bujumbura. « Alors qu’il rentrait chez lui, des hommes à moto suivaient sa voiture, à un moment, ils l’ont dépassé et lui ont tiré dessus », selon le témoigne d’un membre de sa famille. À l’heure actuelle, il est soigné à Bruxelles et ses jours ne sont plus en danger.

  • Les tueurs du général Nshimirimana identifiés

Une semaine après l’assassinat du général Adolphe Nshimirimana le 2 août, les exécutants de l’attaque à la roquette qui l’a tué, ont été identifiés et certains arrêtés, a annoncé dimanche 9 août le parquet, sans autre précision sur leur identité.

  • Nkurunziza condamne enfin l’agression du journaliste de l’AFP et de RFI
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Plus d’une semaine après la violente agression dont a été victime Esdras Ndikumana, la présidence burundaise est sortie de son silence mercredi 12 août. Dans un communiqué publié le matin via son compte Twitter, la présidence du Burundi condamne le passage à tabac du correspondant de RFI et de l’AFP. Le communiqué indique que « le chef de l’État a personnellement instruit l’administrateur général des services de renseignement de déterminer d’urgence les circonstances de ces actes d’un autre âge afin que les auteurs soient poursuivis et châtiés conformément à la loi ».

  • Assassinat d’un ancien chef d’état-major de l’armée

Un ex-colonel de l’armée burundaise, chef d’état-major pendant la guerre civile (1993-2006), a été assassiné samedi 15 août à Bujumbura. Le colonel Jean Bikomagu a été tué à la mi-journée par des inconnus alors qu’il rentrait à son domicile dans le quartier de Kabondo (sud).

  • Multiplication des affrontements et des assassinats ciblés

Accusées d’informer la police, quatre personnes ont été abattues le mardi 18 août au soir dans la capitale burundaise, selon la police. Jeudi 6 août quatre personnes ont trouvé la mort dans deux quartiers contestataires de la capitale, à Cibitoke et à Buterere. Le nombre de victimes de ces violences restent jusqu’alors inconnu.

Les affrontements entre policiers et habitants des quartiers contestataires de Bujumbura sont devenus monnaie courante. Selon Gérard Birantamije, spécialiste des questions de sécurité au Burundi, le pays serait le témoin d’une rébellion en gestation.

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