La RDC accusée d’« affamer » les ex-combattants des FDLR

Cantonnés à Kisangani, des dizaines d’ex-combattants des FDLR, la rébellion hutue rwandaise, et leurs familles ont accusé la RDC de les affamer et de les priver de soins afin de les « forcer » à retourner au Rwanda voisin.

Un char de la Monusco à Goma, en RDC, en août 2012. © Jerome Delay/AP/SIPA

Un char de la Monusco à Goma, en RDC, en août 2012. © Jerome Delay/AP/SIPA

Publié le 20 août 2015 Lecture : 2 minutes.

Selon la Mission de l’ONU (Monusco), 193 ex-rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et 601 de leurs proches sont réunis à Kisangani, capitale de la Province-Orientale, dans un camp géré par l’État congolais, avec l’appui de la Monusco.

« Les cantonnés sont régulièrement affamés et privés de médicaments. (…) C’est une façon de les forcer à rentrer au Rwanda », a lancé La Forge Fils Bazeye, porte-parole des FDLR. Certains chefs de la rébellion sont accusés d’avoir participé au génocide des Tutsis au Rwanda en 1994.

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« Une semaine sans manger »

« On a passé presque une semaine sans manger. Les enfants ont faim, les femmes allaitantes n’ont pas de lait maternel (…) Presque tout le monde est au lit à cause de la faim », a raconté à l’AFP Immaculée, femme d’un ex-combattant, signalant de graves cas de malnutrition.

Selon un haut-responsable spécialiste des questions militaires, ces ex-combattants « commencent à quitter le camp » pour exercer à Kisangani « des prestations rémunérées comme la maçonnerie, la menuiserie, la soudure ». « D’autres demandent à manger à la population », a-t-il ajouté.

L’armée pourrait ouvrir une enquête 

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L’Association congolaise pour le respect des droits humains (ACRDH), basée à Kisangani, a rencontré un ex-combattant qui a recensé « trois morts depuis juillet » suite aux mauvaises conditions de vie du camp. Cette situation « dramatique » résulte du « détournement » des vivres et médicaments par les « responsables commis au dispatch (la distribution) », a déclaré le  directeur exécutif de l’ACRDH.

Un officier a indiqué que l’armée, informée de ces allégations persistantes, prévoit d’enquêter.

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Un millier de combattants FDLR actifs

Les rebelles des FDLR, actifs dans l’est congolais, sont accusés de meurtres, viols, pillages, enrôlement d’enfants… et de se livrer à un juteux trafic d’or et de charbon.

En avril 2014, ils ont annoncé leur volonté de faire reddition pour « se consacrer à la lutte politique » au Rwanda, qui refuse tout dialogue avec eux. Au final, quelques centaines de combattants se sont rendus et une partie d’entre eux transite à Kisangani avant un départ pour le Rwanda ou un autre pays.

En janvier, l’armée a lancé une opération contre les FDLR. Le gouvernement estime qu’il reste « moins de 400 » FDLR à neutraliser, sur environ 1 500 combattants actifs avant l’offensive. La Monusco, elle, évoque le chiffre d’un millier.

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