Soudan du Sud : les journalistes observent 24 h de silence médiatique pour dénoncer le meurtre d’un confrère

Le journaliste Peter Moi a été assassiné mercredi à Juba, quelques jours après la menace du président Salva Kiir de « tuer » les journalistes « travaillant contre le pays ». En réponse, ses confrères se sont mobilisés ce vendredi.

Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, le 18 mars 2015. © Jason Patinkin/AP/SIPA

Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, le 18 mars 2015. © Jason Patinkin/AP/SIPA

Publié le 21 août 2015 Lecture : 1 minute.

Rassemblés en mémoire de leur confrère, des journalistes ont demandé une enquête sur la mort du reporter Peter Moi, tandis que des organisations de défense de la liberté de la presse ont appelé le gouvernement à clarifier les propos qu’a tenu le président la semaine dernière.

« Nous espérons sensibiliser au fait que les journalistes ne sont pas satisfaits de la gestion des événements par le gouvernement et faire pression sur le gouvernement afin qu’il agisse rapidement pour trouver le tueur de ce garçon », a déclaré Alfred Taban, directeur de l’Association pour le développement des médias au Soudan du Sud (AMDISS).

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Peter Moi, reporter du quotidien indépendant New Nation a été abattu mercredi soir à Juba par des inconnus de deux balles dans le dos, après avoir quitté son lieu de travail. Une attaque qui ressemble à un assassinat ciblé puisque son argent et son téléphone mobile n’ont pas été volés.

Menaces de mort

« La liberté de la presse ne signifie pas que vous pouvez travailler contre le pays », avait lancé le président Salva Kiirà des journalistes à l’aéroport de Juba, où il embarquait à destination de la capitale éthiopienne Addis-Abeba pour d’ultimes pourparlers en vue de mettre fin à la guerre civile.

« Si certains d’entre vous ne savent pas que ce pays a déjà tué des gens, nous allons le démontrer un jour », avait menacé le chef de l’État à l’adresse des journalistes a rapporté le Comité de Protection des journalistes (CPJ). D’après le comité le propos du président étaient une réponse aux critiques des journalistes à propos des négociations d’Addis-Abeba.

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« Qu’un chef de l’État menace de mort les journalistes de son pays est proprement criminel. Certaines paroles peuvent tuer, surtout quand elles émanent d’un président de la République », a déclaré le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Christophe Deloire dans un communiqué. Dans le classement de RSF sur la liberté de la presse, le Soudan du Sud occupe d’ailleurs la 125e rang sur 180 pays.

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