Football – Le match de JA : l’Algérien Ryad Boudebouz vs le Marocain Sofiane Boufal
Les milieux de terrain Ryad Boudebouz et Sofiane Boufal appartiennent à l’élite – très fermée – des vrais dribbleurs. Après la 3e journée de Ligue 1, Jeune Afrique a demandé à deux experts leur avis sur l’Algérien de Montpellier et le Marocain de Lille, deux des joueurs les plus spectaculaires du championnat de France. Un face-à-face serré.
Physique
D’abord, « ce ne sont pas deux clones », prévient Patrick Mboma, l’ancien buteur des Lions Indomptables camerounais. Outre la différence d’âge (25 ans pour Boudebouz, 21 pour Boufal), l’Algérien est gaucher tandis que le Marocain est droitier. S’ils sont sensiblement de la même taille (1,77 m pour le Montpelliérain, 1,75 pour le Lillois), le plus jeune est beaucoup plus élancé que son aîné (60 kg contre 70) et n’évolue en Ligue 1 que depuis janvier dernier, après avoir débuté sa carrière à Angers.
Ce qui les rassemble le plus, c’est leur profil technique, qui repose notamment sur une qualité de dribble hors du commun. « Techniquement, ils sont bien au-dessus de la moyenne », apprécie Ousseynou Cissé, le milieu de terrain international malien du Rayo Vallecano (Espagne).
Dribble
S’ils partagent cette caractéristique qui fait figure d’exception dans un football moderne rationalisé à outrance, Boudebouz et Boufal, dribbleurs nés, n’utilisent pas toujours cette arme avec les mêmes intentions.
« Boudebouz, avec l’âge, a su rendre son dribble plus utile. Comme Boufal, il aime faire plaisir et se faire plaisir, parfois en négligeant l’efficacité. Mais le Montpelliérain utilise davantage son dribble pour mettre sur orbite ses attaquants. Il est plus passeur. Le Lillois a tendance à se perdre dans des dribbles exagérés. Il doit être plus décisif », reprend Mboma.
« Boufal est plus provocateur dans son jeu, alors que Boudebouz est plus prévisible mais peut-être plus efficace. Pour un milieu de terrain défensif comme moi, l’Algérien est moins difficile à arrêter », note Cissé.
Efficacité
Les deux hommes sont très adroits dans l’exercice toujours délicat du penalty, et parfois capables de gestes spectaculaires. « Ils sont culottés, surtout Boufal », note Cissé. Mais Boudebouz, véritable milieu de terrain offensif est moins polyvalent que le Marocain, qui peut également évoluer en attaque.
« Par son gabarit, sa qualité pour protéger le ballon et jouer dos au but, Boufal peut jouer en attaque, même si ce ne sera jamais un vrai buteur », note Mboma. Les deux milieux de terrain, plus passeurs que buteurs, présentent des statistiques normales pour des joueurs de leur profil. Même si Boudebouz, l’âge aidant, a gagné en maturité dans le dernier geste.
En revanche, l’un comme l’autre ne sont pas des acharnés du travail défensif, comme la plupart des joueurs au profil similaire au leur.
Fair-play
Boufal, en récoltant seulement sept cartons jaunes en 2013-2014, n’est pas un joueur brutal. Il n’a jamais été expulsé et est plus souvent victime qu’auteur de fautes. Même constat pour l’Algérien, qui récolte en moyenne trois avertissements par saison, plus par maladresse ou pour avoir contesté une décision arbitrale que pour une quelconque forme d’agression envers ses adversaires…
Le verdict
Si Ousseynou Cissé avoue un faible pour Boufal, « plus fort techniquement », Mboma penche davantage pour Boudebouz, tout en reconnaissant que le Marocain « peut le dépasser bientôt ». Par son vécu en Ligue 1, l’Algérien, plus efficace et plus réfléchi, affiche évidemment plus de certitudes dans son jeu, même s’il est moins spectaculaire.
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