Centrafrique : bilan à la hausse des dernières violences intercommunautaires à Bambari

Au moins 20 personnes ont été tuées et de nombreuses autres blessées au cours des affrontements intercommunautaires qui ont éclaté le 20 août dans la ville de Bambari. Le premier bilan du 21 août faisait état de 10 morts.

Ex-combattants de la Séléka à Bambari, mai 2014. © Jerome Delay/AP/SIPA

Ex-combattants de la Séléka à Bambari, mai 2014. © Jerome Delay/AP/SIPA

Publié le 25 août 2015 Lecture : 2 minutes.

Des violences avaient éclaté le 20 août après la mort d’un jeune musulman, tué par des miliciens anti-balaka dans les environs de Bambari. Sa mort avait déclenché la colère de la communauté musulmane et un cycle de représailles entre chrétiens et musulmans. Le premier bilan donné vendredi 21 août faisait état de 10 morts et de cinq blessés.

« Les affrontements ont fait 20 morts et de nombreux blessés depuis jeudi. Il s’agit pour la plupart de non musulmans tués par balle dans les quartiers de Bornou et de Kidjigra, où les groupes armés, anti-balaka et jeunes musulmans » appuyés par l’ex-rébellion séléka se sont affrontés, rapporte une source de la gendarmerie.

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Retour au calme

Mardi 25 août, les tensions se sont quelque peu apaisées. « La ville est déserte et on n’entend plus de tirs. Des autorités venues lundi 24 août de Bangui et celles de la région, ainsi que la Minusca ont tenté de convaincre les deux camps de cesser les hostilités », a expliqué à l’AFP Isidore Andjizago, un habitant joint par téléphone.

Selon Manassé Boundayo, cadre de santé, les anti-balaka réclament le départ de Bambari du colonel Ali Ndarass, chef du groupe rebelle de l’Unité du peuple centrafricain (UPC) car « ils l’accusent d’avoir mené les représailles aux côtés des jeunes musulmans ». « Toutefois, les jeunes musulmans et ex-combattants séléka s’opposent à son départ, estimant que c’est un Centrafricain et qu’il ne doit pas bouger de cette ville », ajoute-t-il.

Le président du Conseil national de transition, Alexandre-Ferdinand Nguendet, a condamné lundi 24 août ces violences dans un message radiotélévisé. « Le Conseil national de transition dénonce avec force ces violences aux relents communautaires et appelle tous les habitants de Bambari au calme », a-t-il dit, ajoutant que ces « groupuscules trouvent toujours des raisons pour mettre la paisible ville de Bambari à feu et à sang ».

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Comme à chaque regain de violences, plusieurs milliers de personnes ont fui les quartiers et les sites de déplacés pour aller se réfugier dans les alentours de la ville. La Séléka qui a renversé le président François Bozizé en mars 2013 et qui a été chassé du pouvoir en janvier 2014 par une intervention militaire internationale avait installé son état-major à Bambari. Depuis, la ville est régulièrement secouée par des violences intercommunautaires.

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