Afrique du Sud : huit policiers jugés coupables du meurtre d’un taxi mozambicain
Huit policiers sud-africains jugés pour la mort d’un taxi mozambicain ont été reconnus coupables de meurtre mardi. En 2013, le fait divers avait horrifié l’opinion publique, la victime avait été menottée derrière le fourgon de police et traînée sur le sol.
Mido Macia, 27 ans, avait été interpellé à Daveyton, dans la grande banlieue de Johannesburg après une altercation avec la police à propos d’un stationnement gênant. Il était mort en cellule des suites de ses blessures et la vidéo de l’incident avait fait le tour du monde. Les huit policiers encourent une peine minimale de quinze ans de prison et les plaidoiries pour fixer la peine doivent débuter le 22 septembre.
Défense incohérente
Au procès, les policiers inculpés ont accusé leur victime d’outrage et rébellion, affirmant qu’il avait résisté durant son arrestation et qu’il les avait insultés. Quand au chauffeur du fourgon de police, il a affirmé qu’il ne savait pas que Mido Macia était accroché derrière quand il a démarré.
Le juge sud-africain Bert Bam a rejeté leur ligne de défense car bourrée d’incohérences et d’affirmations improbables et a retenu la thèse du parquet, selon laquelle les policiers sud-africains ont voulu donner une leçon au taxi après avoir été insultés.
Mido Macia a été interpellé et détenu illégalement pour une infraction routière mineure et il était logique qu’il résiste à son arrestation, a estimé le juge Bam. De plus, la victime a aussi été tabassée en cellule au commissariat selon l’autopsie qui a fait apparaître des plaies à la tête, des marques de lacérations et des hématomes.
Dérives
Le manque de professionnalisme de la police est régulièrement source de bavures en Afrique du Sud, notamment lors des opérations de maintien de l’ordre. La mort de ce chauffeur de taxi mozambicain en février 2012, alors qu’il était aux mains d’agents en tenue a eu d’autant plus de retentissement qu’elle est intervenue seulement quelques mois après le massacre de la mine de Marikana où 34 mineurs en grève avaient été abattus par la police en août 2012.
Mis à pied après l’incident, les huit policiers ont été exclus des rangs de l’institution l’an dernier après une enquête interne. L’affaiblissement de la hiérarchie policière depuis les années 2000 par la présence de dirigeants inexpérimentés ou corrompus est une des raisons avancées par les experts pour expliquer ces dérives.
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