RDC : la Monusco menace d’arrêter de nourrir 7000 ex-rebelles à partir de septembre
La Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (Monusco) risque de cesser, dès le mois de septembre, de nourrir près de 7 000 ex-rebelles et demande à Kinshasa de prendre le relai. Principale raison évoquée : le coût de cette aide, évalué à deux millions de dollars par mois.
La Monusco « n’a pas suffisamment d’argent pour nourrir » les 6 800 rebelles cantonnés principalement dans l’est du pays, a expliqué Martin Kobler, le chef de la Monusco qui souhaite que cette responsabilité soit transférée à l’État congolais.
« On est en train de parler avec le gouvernement pour arrêter la nourriture le 15 septembre pour les autres camps et le 30 septembre pour celui de Kisangani », dans le nord-ouest du pays, a-t-il expliqué le 26 août.
Succès limité du programme de désarmement
Ce troisième programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDRRR) pour les rebelles congolais a été lancé en décembre 2013. A l’époque, la communauté internationale rechignait déjà à le financer, exprimant des doutes en raison du succès limité des précédents plans du genre.
La Monusco gère le programme et apporte une aide alimentaire et logistique, tandis que la gestion des camps revient à la RDC.
Taz Greyling, chef du programme DDRRR, a précisé à la presse que la RDC avait débloqué 1,5 million de dollars pour prendre le relais de la Monusco, avant d’appeler la communauté internationale à investir dans le programme de démobilisation, estimé à 85 millions de dollars.
Des ex-rebelles réticents à être cantonnés
Interrogé par l’AFP, un haut responsable de l’armée congolaise a reproché à la Monusco d’avoir pris une décision « unilatérale » et « dangereuse » en « violation » de ses engagements, et estimé que cette mesure allait « certainement décourager les autres combattants de se rendre ».
L’annonce de la Monusco intervient alors que, jeudi, les rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) avaient accusé Kinshasa d’ »affamer » près de 200 de ses ex-combattants et 600 de leurs proches cantonnés à Kisangani afin de les « forcer à rentrer au Rwanda.
Cela « confirme la volonté de la Monusco et du gouvernement congolais de rapatrier de force nos ex-combattants contre leur gré, à défaut les affamer jusqu’à la mort », a déclaré La Forge Fils Bazeye, un porte-parole des FDLR.
Au final, quelques centaines de combattants se sont rendus et une partie d’entre eux transite à Kisangani avant un départ pour le Rwanda ou un pays tiers. Beaucoup refusent d’obtempérer disant craindre pour leur sécurité. Mme Greyling, elle, a plutôt accusé des FDLR d’ »empêcher » les retours. « On ne peut pas les forcer à rentrer (…) mais ils ne peuvent pas rester ici, au Congo », a souligné M. Kobler, rappelant que plus de 12 000 ex-FDLR ont été rapatriés depuis 2002.
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