Nigeria : Safran condamné dans une affaire de corruption

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné le groupe d’électronique et de défense français Safran à payer 500 000 euros d’amende pour corruption active d’agents nigérians entre 2000 et 2003. L’entreprise a fait appel.

Safran a versé plusieurs pots-de-vin à des officiels nigérians pour emporter un contrat de 214 millions de dollars pour la fabrication de 70 millions de cartes d’identité. © AFP

Safran a versé plusieurs pots-de-vin à des officiels nigérians pour emporter un contrat de 214 millions de dollars pour la fabrication de 70 millions de cartes d’identité. © AFP

Publié le 6 septembre 2012 Lecture : 1 minute.

La société de défense et d’électronique française Safran, détenue à 30% par l’État français, a été condamnée par le tribunal correctionnel de Paris à payer une amende de 500 000 dollars pour avoir « avalisé » le versement de plusieurs pots-de-vin de 22 000 à 36 000 euros à des officiels nigérians. Les faits auraient eu lieu entre 2000 et 2003 et visaient à emporter un contrat de 214 millions de dollars pour la fabrication de 70 millions de cartes d’identité au Nigeria.

Un cadre commercial basé au Nigeria au moment des faits et un ancien directeur de l’activité systèmes d’identification à Paris étaient également poursuivis, mais ont été relaxés. Des peines de quinze et dix-huit mois de prison avec sursis ainsi qu’une amende de 15 000 euros avaient été requises contre eux.

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La France en retard dans la lutte anti-corruption
En mai 2005, le président nigérian Olusegun Obasanjo avait pris à partie l’ancien directeur général de Safran, lui lançant durant un colloque : « Sagem n’avait pas besoin de graisser la patte de qui que ce soit mais, malheureusement, vous l’avez fait ». L’enquête avait ensuite été ouverte en France en 2006 après des dénonciations au Nigeria, en Grande-Bretagne et aux États-Unis.

Cette condamnation intervient au moment où l’OCDE finalise la dernière phase (dite phase 3) de son audit de la France, pour apprécier la réalité de la mise en œuvre de son arsenal législatif de lutte contre la corruption commerciale transnationale. D’après le quotidien français Les Échos, les premières conclusions de cet audit seraient assez critiques sur la façon dont Paris s’acquitte de ses obligations.

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