Diplomatie économique : l’AFD va être adossée à la Caisse des dépôts

Le président français a annoncé le rapprochement de l’Agence française de développement et de la Caisse des dépôts, à l’image du modèle allemand. C’était l’une des recommandations du rapport Védrine-Zinsou de 2013.

François Hollande s’adresse à la conférence des ambassadeurs, le 25 août 2015 au palais de l’Elysée, à Paris. © Philippe Wojazer/AFP

François Hollande s’adresse à la conférence des ambassadeurs, le 25 août 2015 au palais de l’Elysée, à Paris. © Philippe Wojazer/AFP

Publié le 26 août 2015 Lecture : 2 minutes.

L’Agence française de développement (AFD), bras financier de la diplomatie française, va être adossée à la Caisse des dépôts d’ici l’année prochaine afin d’augmenter ses capacités financières, a annoncé le mardi 25 août le président français  François Hollande.

« J’ai décidé d’engager une réforme importante en rapprochant l’Agence française de développement du groupe de la Caisse des dépôts (CDC). Elle s’appuiera sur la puissance financière combinée du groupe CDC et de l’État», a dévoilé le président de la République, devant les ambassadeurs français réunis à Paris.

Rayonnement de la France

Cette réforme de l’aide française au développement s’inspire de la banque publique allemande KFW, dont les activités s’étendent déjà à l’aide au développement. Comme l’a reconnu François Hollande, ce rapprochement permettra à la France « comme en Allemagne de disposer d’une organisation plus intégrée, pour agir enfin avec les collectivités locales et les entreprises, en s’inspirant du succès de la BPI », la banque publique d’investissement créée fin 2012 et filiale de la Caisse, a-t-il expliqué.

« Appuyée sur la Caisse des Dépôts dont on connaît la solidité, l’Agence va, avant la fin de cette année, se doter d’un nouveau projet, avec de nouveaux moyens, au service du développement de la transition énergétique et du rayonnement de la France», a ajouté François Hollande.

C’est l’une des propositions du rapport Védrine-Zinsou, qui recommandait ce rapprochement afin de « créer un véhicule significatif de financement des infrastructures Afrique, qui soit rapidement mobilisable et ayant un pouvoir d’entraînement sur les autres opérateurs économiques ».

Capacités financières

Dans l’entourage du président français, on précise que l’objectif de cette réorganisation est d’augmenter les capacités financières de l’AFD, tout en préservant ses crédits budgétaires classiques. En s’adossant à la CDC, elle pourra emprunter à des taux moins élevés sur les marchés financiers, ou utiliser des fonds levés par celle-ci.

La Caisse, quant à elle, va pouvoir ainsi accélérer son internationalisation, après la décision en juillet du gouvernement de transférer à la BPI l’activité de gestion des garanties publiques à l’export, jusque là gérée par la Coface.

Rémy Riou, secrétaire général adjoint du ministère français des Affaires étrangères en charge des affaires économiques, s’est vu confié la « mission de préfiguration » de cette réforme et devra « dessiner les grandes lignes de cette nouvelle organisation d’ici au bicentenaire de la CDC, en 2016 ».

L’AFD, créée en 1941, gère le budget français de l’aide internationale au développement et oeuvre également au développement économique et social de l’outre-mer. L’an dernier, elle a financé pour 8,1 milliards d’euros de projets et programmes, contre 4,5 milliards en 2008. L’Afrique subsaharienne est la première zone d’intervention de l’Agence française au développement, qui y a investi 3,5 milliards d’euros en 2014.

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

La rédaction vous recommande

Lors du sommet de Paris pour la sécurité au Nigeria, le 17 mai 2014. © Alain Jocard/AFP

Afrique-France : place au business

Contenus partenaires