Burkina : plusieurs candidats proches de Compaoré déclarés inéligibles aux législatives

Le Conseil constitutionnel a déclaré une quarantaine de dignitaires ou anciens soutiens du régime de Blaise Compaoré inéligibles aux prochaines élections législatives. Une décision marquante et symbolique, qui pourrait aussi concerner plusieurs candidats à la présidentielle, dont le dossier doit être étudié d’ici samedi prochain.

Eddie Komboïgo, président du CDP et candidat à la présidentielle. © Ahmed Ouoba/AFP

Eddie Komboïgo, président du CDP et candidat à la présidentielle. © Ahmed Ouoba/AFP

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 26 août 2015 Lecture : 2 minutes.

Le Conseil constitutionnel a donc tranché. Mardi 25 août au soir, les Sages ont invalidé les candidatures d’une quarantaine d’anciens cadres ou soutiens du régime de Blaise Compaoré aux prochaines élections législatives, dont le premier tour est prévu le 11 octobre.

Parmi eux figure une majorité de membres du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), notamment Eddie Komboïgo, son président, Achille Tapsoba, son vice-président, ou encore Fatoumata Diendéré, tête d’affiche du parti et épouse du général Gilbert Diendéré, bras droit de « Blaise » depuis plus de trente ans.

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Sont aussi visés par cette mesure Gilbert Noël Ouédraogo, président de l’Alliance pour la démocratie et la fédération-Rassemblement démocratique africain (ADF-RDA) qui avait appelé à soutenir le projet de modification constitutionnelle, et Rasmané Ouédraogo, leader de la Nouvelle alliance du Faso (Nafa) et soutien numéro un de Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères de Compaoré.

Cette décision était très attendue pour plusieurs raisons. Depuis début avril et la modification du code électoral rendant inéligibles « toutes les personnes ayant soutenu un changement anticonstitutionnel », le Conseil constitutionnel a été désigné comme l’arbitre suprême pour trancher l’épineuse question de l’exclusion électorale. Ses membres ont donc rendu leur première décision hier soir et ont choisi de s’aligner sur le code électoral plutôt que sur la décision de la Cour de justice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui avait invalidé en juillet la loi électorale burkinabè et considéré que sa modification constituait une « violation du droit de libre participation aux élections ».

Le même sort pour des candidats à la présidentielle ? 

Reste à savoir si le Conseil constitutionnel s’inscrira dans la même logique – ce qui semble fort probable – pour juger des candidatures à l’élection présidentielle. Plusieurs responsables politiques, dont Eddie Komboïgo, Djibrill Bassolé et Gilbert Noël Ouédraogo, pourraient ainsi voir leur ticket refusé.

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Attendu au plus tard samedi 29 août, ce second verdict des Sages pourra faire l’objet d’un seul et unique recours par les plaignants. S’ils leurs candidatures sont définitivement invalidées, ils pourront dire adieu au palais de Kosyam.

Gilbert Noël Ouédraogo a été le premier à réagir sur les réseaux sociaux. Le président de l’ADF-RDA, jouant visiblement l’apaisement, a posté le message suivant sur Twitter : « Comme promis, en tant que légalistes, nous prenons acte de la décision du Conseil constitutionnel et nous nous inclinons, soucieux de la préservation de la paix. »

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Mercredi matin, le CDP et son président Eddie Komboïgo, qui ne cesse de répéter que son parti aura des candidats aux législatives et la présidentielle d’octobre prochain, n’avaient pas encore réagi.

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