Burundi : après le discours de Nkurunziza, le dialogue s’éloigne

Le président Pierre Nkurunziza a appelé mercredi les Burundais à participer à la « destruction » des groupes armés actifs. L’opposition ne le reconnaît désormais plus comme chef de l’État.

Pierre Nkurunziza à Bujumbura, le 26 août 2005. © RICCARDO GANGALE/AP/SIPA

Pierre Nkurunziza à Bujumbura, le 26 août 2005. © RICCARDO GANGALE/AP/SIPA

Publié le 26 août 2015 Lecture : 2 minutes.

Dans un discours radiodiffusé le 26 août annonçant le programme de son nouveau quinquennat, Pierre Nkurunziza a affirmé que les comités mixtes de sécurité, mis sur pied en 2014 et réunissant au niveau local représentants de la police et de la population, seraient mis à contribution pour lutter contre les groupes armés de l’opposition.

« Il est demandé à ces comités mixtes de sécurité de travailler jour et nuit pour que ces groupes qui ne cherchent qu’à tuer en perturbant la sécurité, surtout à Bujumbura, soient détruits d’ici deux mois », a assuré Pierre Nkurunziza. « La jeunesse va bénéficier d’une formation patriotique et civique obligatoire (…) surtout les étudiants de l’université », a-t-il par ailleurs fait savoir. Avant d’appeler « toute la population à se lever comme un seul homme et à travailler avec les forces de l’ordre pour que cette promesse soit tenue. »

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Des comités tenus par les Imbonerakure ?

Les adversaires du pouvoir l’accusent d’avoir détourné ces comités de leur fonction initiale – faire le lien entre police et population – pour les transformer en supplétifs de la police.

Ils estiment par ailleurs que ces comités sont noyautés par les Imbonerakure. Ces membres de la Ligue de jeunesse du parti présidentiel, le CNDD-FDD, qualifiés de « milice » par l’ONU, sont accusés d’intimider les opposants.

L’opposition ne le reconnaît plus comme chef de l’État

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Si ce discours est l’un des premiers grand oraux de Pierre Nkurunziza depuis sa réélection très contestée, l’opposition a comme prévu annoncé qu’elle ne lui reconnaissait désormais plus le statut de chef de l’État. Ses opposants avaient en effet fixé un ultimatum au 26 août, date marquant le dernier jour de son deuxième mandat- censé être le dernier.

Un avertissement dont n’a pas tenu compte le président. « Le processus électoral est terminé », a-t-il affirmé. « La polémique sur notre candidature a été close le 21 juillet », date de la présidentielle controversée, largement boycottée par l’opposition et jugée non crédible par la communauté internationale.

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Lors de son discours, aucune mention n’a été faite au gouvernement d’union nationale promis par le président lors de sa campagne. Car mardi, c’est en réalité un nouveau gouvernement composé de fidèles du président et dominé par des « durs » de son entourage qui a été annoncé – même si certains membres du parti d’Agathon Rwasa y participent.

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