Airbus de Congo Airways bloqué à Dublin : Kinshasa privilégie « l’arrangement à l’amiable »
Le gouvernement congolais a reconnu mercredi devoir quelque 10 millions d’euros à la société américaine Miminco LLC qui a fait saisir un Airbus de Congo Airways à Dublin. Trois jours plus tôt, Kinshasa a dépêché des émissaires dans la capitale irlandaise pour tenter de trouver un « arrangement à l’amiable ».
« Le conflit remonte à l’époque de la guerre de libération [entre 1996 et 1997]. Des soldats zaïrois qui auraient été conduits par l’un des fils du maréchal Mobutu avaient occupé des concessions diamantifères de Miminco LLC dans le territoire de Tshikapa […] », dans le centre du pays, a expliqué Kin-Kiey Mulumba, ministre congolais en charge des Relations avec le Parlement et porte-parole par intérim du gouvernement de la RDC, lors d’un point de presse organisé le 26 août à Kinshasa.
À la suite d’une procédure arbitrale conduite devant le Centre international des règlements des différends d’investissement (CIRDI), la RDC avait accepté en 2007 de verser 11,4 millions de dollars (10,1 millions d’euros) à la compagnie minière américaine pour mettre fin au litige. Mais depuis, seulement 1,3 million d’euros ont été payés. Ce qui a poussé Miminco LLC à saisir la justice irlandaise pour obtenir la saisie d’un Airbus A320 de la compagnie nationale congolaise Congo Airways qui se trouvait à l’aéroport de Dublin pour des entretiens.
Kinshasa veut éviter la vente aux enchères de l’avion
« Le gouvernement est de bonne foi et tient à la crédibilité pleine et entière du projet Congo Airways et veut dans ce litige un arrangement à l’amiable. Ici comme ailleurs, un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès », a affirmé Kin-Kiey Mulumba.
Air bus A320 @Congo_Airways : le gouvernement propose un règlement à l’amiablehttp://t.co/aWt8jsPpdh #Congo
— MIREPA RDC (@MIREPACONGO) August 26, 2015
Selon nos informations, Kinshasa a envoyé depuis le 25 août ses émissaires à Dublin pour rencontrer ceux de la compagnie Miminco LLC. « Nous n’avons pas d’intérêt à laisser clouer au sol plus longtemps l’avion de la compagnie nationale qui s’apprête à se lancer », a confié à Jeune Afrique un proche du Premier ministre congolais qui suit de près le dossier.
À l’en croire, « les tractations sont déjà en cours à Dublin mais l’accord n’a pas encore trouvé parce que l’autre partie exige que le gouvernement lui paye la totalité de la créance dans l’immédiat ». Ce qui risque d’être compliqué pour Kinshasa qui estime avoir « d’autres contraintes financières ». « Mais le gouvernement est prêt à payer la somme due suivant un calendrier à convenir entre les deux parties », assure-t-il.
« Nous espérons que l’Airbus de Congo Airways arrivera ce weekend à Kinshasa », poursuit-il, soulignant que les autorités congolaises vont « tout faire pour éviter la vente aux enchères » de l’Airbus de Congo Airways. « Un appareil acheté 25 millions de dollars [22,2 millions d’euros] qui risque de perdre sa valeur marchande si on en arrivait là », conclut-il.
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