En phase finale, les négociations libyennes se poursuivent au Maroc
Un nouveau round de négociations a repris jeudi soir à Skhirat au Maroc sous l’égide de la mission des Nations unies pour la Libye (UNSMIL). Bernardino Léon, le représentant de l’ONU pour la Libye, a appelé le gouvernement de Tripoli à le rejoindre dès la semaine prochaine pour la phase finale de l’accord.
L’UNSMIL a annoncé jeudi 27 août la reprise des discussions qui doivent conduire à un accord politique et à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. La mission onusienne qui chapeaute les pourparlers a annoncé que l’ex-Congrès général national (CGN) ne participe pas pour l’instant aux discussions pour des raisons d’organisation. Le Parlement de Tripoli a expliqué à l’UNSMIL qu’il doit réorganiser son équipe de négociateurs à cause de la démission de deux membres, mais qu’il reste engagé dans le processus. Depuis Skhirat, Bernardino Léon a appelé les représentants à le rejoindre rapidement en vu d’accélérer les négociations.
Le parlement de Tripoli qui contrôle la partie ouest du pays avait fait faux bond à l’UNSMIL durant les dernières réunions qui ont eu lieu à Skhirat pour s’opposer à l’accord qui se dessinait. Puis, s’était ravisé en menant des discussions parallèles à Alger et Genève avec Bernardino Léon, l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye.
L’accord n’est pas parfait, mais il est juste et raisonnable
L’ex-CGN souhaite en effet que certaines clauses de l’accord soit modifiées pour lui accorder plus de place dans la formation future des deux chambres unifiées (Parlement et Conseil d’État). Aussi, la figure du général Haftar pose particulièrement problème aux représentants de Tripoli, mais le général à la retraite qui s’est insurgé contre les islamistes de Fajr Libya a été réintégré et nommé chef de l’armée libyenne par le parlement de Tobrouk en mars dernier.
Léon optimiste
Bernardino Léon ne cesse de rappeler qu’il reste peu de temps aux négociateurs pour mettre en place un accord d’union nationale. Si les pourparlers se concentrent pour l’instant sur les acteurs politiques, il affirme que d’autres discussions sont menées en parallèle avec les représentants de la société civile et même des groupes armés. « L’accord négocié n’est peut être pas parfait, mais il est juste et raisonnable. Le seul a y gagner est le peuple libyen », a-t-il dit.
« Les derniers mètres de la course sont les plus difficiles et nous sommes en train d’y faire face, mais je continue à penser que nous serions en position d’avoir un accord final vers le 10 septembre », s’est dit, optimise, le représentant de l’ONU. « Le choix des personnalités qui vont diriger le pays appartient aux Libyens. Il doit s’agir de personnalités consensuelles, c’est clair », a-t-il ajouté dans un entretien accordé à France 24.
L’État islamique
Mi-août, des violences ont éclaté dans le centre du pays, à Syrte, entre la branche libyenne de l’État islamique et les habitants de la région. Les exactions menées par l’organisation ont poussé le gouvernement de Tobrouk à demander un soutien militaire à la Ligue arabe afin de combattre l’État islamique. L‘instance panarabe a répondu en se prononçant pour une stratégie « arabe » contre le groupe, mais n’a pas explicitement répondu à la demande formulée, de répliquer par des frappes aériennes.
Le ministre des affaires étrangères du gouvernement de Tobrouk a quant à lui entamé une tournée à l’international. Mohamed Dayri s’est rendu à Londres, Paris puis à Tunis pour plaider pour une stratégie internationale et régionale contre l’État islamique. Pour le ministre, le groupe est une menace sérieuse et une réponse urgente doit être apportée pour empêcher son expansion. « Actuellement la priorité est de conclure l’accord politique, l’arme la plus importante contre Daech se trouve à l’intérieur du pays, c’est l’unité des Libyens », répond Bernardino Léon.
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