71 migrants retrouvés morts dans un camion en Autriche : ce que l’on sait de ce drame

71 morts, c’est le nouveau bilan que dresse ce vendredi un porte-parole du ministère de l’Intérieur autrichien de la découverte macabre de la veille. Un drame de plus qui secoue l’Europe alors qu’elle est en pleine recherche de solutions pour gérer l’afflux de migrants sur son territoire.

Des agents de la police scientifique se tiennent devant le camion dans lequel ont été retrouvés les cadavres de plus de 70 migrants en Autriche, ce jeudi. © Dieter Nagl/AFP

Des agents de la police scientifique se tiennent devant le camion dans lequel ont été retrouvés les cadavres de plus de 70 migrants en Autriche, ce jeudi. © Dieter Nagl/AFP

Publié le 28 août 2015 Lecture : 2 minutes.

Un camion réfrigérant laissé à l’abandon en bordure d’autoroute près de la ville de Parndorf en Autriche a en effet été découvert jeudi 27 août par un employé de la compagnie des autoroutes. Remarquant que de l’eau s’écoulait anormalement du camion, il s’est empressé de prévenir la police. C’est alors que celle-ci a découvert l’amoncellement de cadavres de migrants partiellement décomposés.

Les policiers hongrois ont établi un premier bilan s’élevant à une vingtaine de victimes pour finalement faire état de 71 morts. Les autorités ont par ailleurs estimé qu’elles étaient mortes depuis un certain temps déjà.

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Déjà trois arrestations

Le camion, immatriculé en Hongrie aurait été abandonné mercredi 26 août. On ignore encore précisément les circonstances de ce drame et l’origine des migrants, mais les dernières informations de la police indiquent qu’ils seraient probablement d’origine syrienne, et que parmi les 71 morts il y aurait 59 hommes, huit femmes et quatre enfants.

Selon l’AFP, le porte-parole de la police autrichienne, Hans Peter Doskozil, a ajouté que trois personnes avaient été arrêtées en Hongrie et qu’il pourrait s’agir d’une piste. L’une des trois personnes est un Bulgare d’origine libanaise et serait le propriétaire du véhicule, tandis que les deux autres, un Bulgare et un homme possédant des documents hongrois, seraient les chauffeurs du camion.

Le directeur de la police régionale du Burgenland (à la frontière hongroise, dans l’est du pays) a confirmé la mise en place d’une cellule de crise, et les polices autrichienne et hongroise vont mener ensemble une enquête sur les faits.

Remorque du camion retrouvé sur l'autoroute en Autriche avec des cadavres de migrants à l'intérieur, jeudi 27 août. © Dieter Nagl/AFP

Remorque du camion retrouvé sur l'autoroute en Autriche avec des cadavres de migrants à l'intérieur, jeudi 27 août. © Dieter Nagl/AFP

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Un itinéraire privilégié pour les passeurs

Le drame n’a pas tardé à faire réagir, d’autant plus qu’il survient dans un contexte particulièrement sensible concernant la question des migrants dans la région. La ministre de l’Intérieur autrichienne Johanna Mikl-Leitner, la première, a d’emblée fustigé les passeurs en les qualifiant de « criminels qui ne sont pas intéressés par le bien-être des réfugiés mais simplement par le profit ». Dans le Burgenland, la région où a été trouvé le camion, transitent des flux migratoires de plus en plus importants en provenance notamment des Balkans. Les passeurs privilégient cet itinéraire pour conduire les migrants syriens jusqu’en Europe.

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La découverte du camion rempli de cadavres de migrants survient, alors que jeudi 27 août se tenait à Vienne un sommet des dirigeants des pays des Balkans de l’Ouest dominé par la question de la crise des migrants.

« Une solution paneuropéenne »

Depuis Vienne, où la chancelière allemande Angela Merkel était présente, elle a qualifié la découverte du camion d’ « avertissement pour que l’on se mette au travail, pour résoudre ce problème et faire preuve de solidarité ». « Il est de notre responsabilité d’aider ces pays », a-t-elle poursuivi à propos des pays des Balkans de l’Ouest qui accueillent des migrants toujours plus nombreux et décidés à rejoindre l’Union européenne.

Depuis le mois de janvier, Budapest a enregistré un peu plus de 100 000 demandeurs d’asile. Les pays de la région, au premier rang desquels l’Autriche et la Hongrie, mais aussi la Macédoine et la Serbie, cherchent des solutions à ces arrivées de migrants. Le ministre des Affaires étrangères autrichien, Sébastien Kurz, plaide pour des « contrôles plus stricts à la frontières » et a affirmé que la crise « nécessit[ait] désespérément une solution paneuropéenne ».

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