Réseaux sociaux : Mxit veut conquérir le monde

Un an après avoir pris la tête du réseau social Mxit, qui connaît un immense succès sur le continent, l’entrepreneur sud-africain Alan Knott-Craig Jr détaille ses perspectives d’expansion et sa stratégie de développement d’applications.

Alan Knott-Craig Jr a racheté la start-up en décembre 2011 avec son fonds d’investissement, World of Avatar, pour un montant estimé à plus de 50 millions d’euros. © Mxit

Alan Knott-Craig Jr a racheté la start-up en décembre 2011 avec son fonds d’investissement, World of Avatar, pour un montant estimé à plus de 50 millions d’euros. © Mxit

Publié le 13 septembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Comment voyez-vous l’évolution de Mxit ?

Alan Knott-Craig Jr : A priori, c’est plutôt l’option d’une extension au monde entier qui se profile.

la suite après cette publicité

Dans combien de pays êtes-vous implanté ?

Cent vingt-six. Et nous gagnons quelque 35 000 nouveaux usagers chaque jour grâce au seul bouche à oreille. Entre 700 et 800 millions de messages sont envoyés quotidiennement via Mxit, soit plus de 20 milliards par mois. C’est près de trois fois plus que Twitter. Toutes ces heures que les gens passent sur d’autres supports de communication en Occident sont ici entièrement consacrées à Mxit. Notre croissance dans un pays dépend du nombre de téléphones et de la compatibilité de notre logiciel avec les opérateurs.

Où vous développez-vous ?

C’est aléatoire. Nous avons beaucoup de succès en Syrie actuellement. Le gouvernement ayant fermé Twitter, Facebook et WhatsApp, tout le monde se jette sur Mxit. Les pays où nous sommes le plus présents en dehors de l’Afrique du Sud sont le Royaume-Uni, l’Indonésie (avec environ 2,5 millions d’utilisateurs) et le Mexique (plus de 1 million).

la suite après cette publicité

Cliquez sur l'image.

Les smartphones sont-ils adaptés à votre croissance ?

la suite après cette publicité

Les développeurs se focalisent sur les iPhone ou les terminaux Android, alors que 80 % à 90 % des téléphones vendus sur le continent sont des portables bas de gamme.

Je dirais que moins de 1 % de nos utilisateurs se servent d’un smartphone ; 3 % si on compte les BlackBerry. Tous les autres passent par des téléphones analogiques ou numériques. Les smartphones monopolisent l’attention : les développeurs se focalisent sur les iPhone ou les terminaux Android, alors que 80 % à 90 % des téléphones vendus sur le continent sont des téléphones portables bas de gamme. Or Mxit est un réseau social qui fonctionne sur tout type de téléphone. En revanche, l’utiliser sur un iPhone est une expérience assez médiocre. Du coup, nous perdons des clients quand nos utilisateurs et leurs amis optent pour des téléphones plus modernes.

Quels accords avez-vous passés avec les développeurs ?

Depuis le 30 mars, nous reversons environ 70 % de nos revenus à nos fournisseurs de contenu. Mxit est une porte d’entrée pour tous les développeurs qui aspirent à l’entrepreneuriat, car nous mettons en place une plateforme qui s’adresse à la grande majorité de la population. Plus de 100 personnes ont déjà signé pour notre interface de programmation d’applications. Plus de 55 applications ont été développées et nous en avons déjà publié une dizaine. Deux personnes originaires du Cap ont par exemple développé une petite application de rencontres, Judge Me [« Juge-moi », NDLR]. Deux mois et demi après sa création, elle comptabilisait 1,2 million d’utilisateurs et avait été téléchargée plus de 250 000 fois. Ses développeurs empochent chaque mois environ 8 000 dollars [6 400 euros].

Le contenu représente-t-il votre seule source de revenus ?

Non, environ 70 % proviennent du contenu et 30 % de la publicité. La part de la publicité est amenée à croître, à l’évidence, même si je ne le souhaite pas car j’entends développer notre business autour de la vente de contenu. Je ne veux pas me compromettre comme Facebook, dont la seule façon d’accroître ses revenus est de vendre toujours plus d’informations vous concernant sans votre consentement… Notre business model repose sur l’ouverture et l’honnêteté. 

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Contenus partenaires