Tchad : 10 membres de Boko Haram condamnés à la peine de mort
A N’Djamena, le verdict a été rendu suite au procès des dix terroristes présumés, ils ont tous été condamnés ce vendredi à la peine de mort.
Le procès des hommes accusés d’être membres de Boko Haram s’est ouvert mercredi 26 août dans la capitale N’Djamena. Au bout de trois jours de procès, le verdict est tombé et les 10 accusés ont été condamnés par la Cour criminelle à la peine capitale.
« Les dix accusés de Boko Haram sont condamnés à mort. Les armes saisies seront mises à la disposition de l’État tchadien, les substances psychotropes seront détruites », a précisé la cour dans son verdict. Le procès pour terrorisme qui s’est tenu sous haute surveillance et à huis clos est le premier du genre dans le pays à condamner des membres de Boko Haram. Alors qu’il devait durer huit jours, le procès a été accéléré et délocalisé vers un endroit tenu secret, a rapporté une source judiciaire.
Le cerveau de l’attaque appréhendé
Les dix personnes avaient été arrêtées suite aux attentats-suicides de N’Djamena qui ont fait plusieurs dizaines de morts et de blessés dans la capitale entre juin et juillet. Elles étaient poursuivies pour association de malfaiteurs, assassinat, destruction volontaire à l’aide de substances explosives, faux et usage de faux, détention illégale d’armes et de munitions de guerre, détention et consommation de substances psychotropes.
Parmi elles figure Mahamat Mustapha alias Bana Fanaye, un Nigérian présenté par les autorités comme le cerveau des attaques du 15 juin : deux attentats-suicides simultanés contre le commissariat central et l’école de police de N’Djamena qui ont fait 38 morts, dont les trois kamikazes, et 101 blessés. D’après le procureur de la République, Alghassim Kassim, Bana Fanaye était le coordinateur d’un réseau de trafic d’armes et de munitions entre le Nigeria, le Cameroun et le Tchad. Il était aussi responsable de la logistique, notamment d’achat d’armes, de matériel, du recrutement et de la gestion des hommes de l’organisation.
Loi antiterroriste
Avant les attentats du 15 juin, l’Assemblée nationale devait débattre d’un projet de loi visant à abolir la peine de mort, mais les nouvelles dispositions législatives contre le terrorisme prévoient la peine capitale dans le cadre d’actes terroristes.
Le 12 juillet, un nouvel attentat revendiqué par Boko Haram a de nouveau frappé N’Djamena. Un kamikaze déguisé en femme s’est fait exploser sur le marché central, faisant au moins 15 morts et 80 blessés. L’armée tchadienne est engagée dans une opération militaire régionale depuis le début de l’année contre Boko Haram, qui s’est étendu au-delà du nord-est du Nigeria, son fief historique, vers les pays limitrophes (Tchad, Niger et Cameroun).
Cette offensive a infligé de sérieux revers au groupe, mais les insurgés qui ont perdu des territoires multiplient les attaques et les attentats suicides dans les trois pays.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Au Mali, le Premier ministre Choguel Maïga limogé après ses propos critiques contr...
- CAF : entre Patrice Motsepe et New World TV, un bras de fer à plusieurs millions d...
- Lutte antiterroriste en Côte d’Ivoire : avec qui Alassane Ouattara a-t-il passé de...
- Au Nigeria, la famille du tycoon Mohammed Indimi se déchire pour quelques centaine...
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?