Sénégal : le groupe aéroportuaire Fraport sur le départ
L’opérateur allemand, qui dispose d’une concession de 22 ans pour la gestion de l’aéroport international Blaise-Diagne, craint les effets de la réforme de la fiscalité aéroportuaire sur sa rentabilité. Explications.
C’est par le biais d’une correspondance datée du mercredi 26 août et adressée à la direction de l’Aéroport international Blaise-Diagne (AIBD) que Daport S.A., la filiale sénégalaise de l’opérateur aéroportuaire allemand Fraport, détenteur de 51 % des droits d’exploitation commerciale et de gestion du futur aéroport (contre 49% pour État du Sénégal), a fait connaître son intention de jeter l’éponge. C’est en 2012, que Daport a reçu une concession de 22 ans pour la gestion de l’AIBD.
Réduction de taxes
Selon certaines sources, la décision de l’opérateur aéroportuaire obéirait à des motifs économiques. En effet, la réduction par l’État sénégalais d’une batterie de taxes dont les redevances aéroportuaires sûreté et passager dans le cadre de sa politique de relance du tourisme aurait douché les ardeurs de Fraport qui verrait s’amenuiser les perspectives de rentabilité de l’exploitation.
Et même s’il souhaite une rupture à l’amiable, l’opérateur aéroportuaire réclame pas moins de 650 millions de F CFA (991 000 euros) à titre de dédommagement. L’État du Sénégal dispose de cinq semaines pour donner sa réponse.
Résultats
Créé en 1947, Fraport AG Frankfurt Airport Services assure la gestion de l’aéroport de Francfort en Allemagne, hub de la compagnie aérienne Lufthansa et 3e aéroport le plus fréquenté d’Europe, avec 59,6 millions de passagers en 2014.
Le groupe allemand compte une quarantaine de filiales et dispose d’une dizaine de concessions d’exploitation aéroportuaires à travers le monde. Si Fraport a assuré pendant neuf ans (jusqu’à la fin janvier 2014) la gestion de l’aéroport international du Caire, sa filiale de Dakar est aujourd’hui sa seule concession en Afrique.
En 2014, le groupe allemand a enregistré un chiffre d’affaires de 2,39 milliards d’euros (+0,8 %), pour un bénéfice net part du groupe de 234,7 millions d’euros (+6,2 %)
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