Affaire Chebeya : le verdict en appel annoncé pour le 17 septembre

Les cinq policiers poursuivis en appel pour l’assassinat du défenseur des droits de l’homme Floribert Chebeya et de son chauffeur Fidèle Bazana connaîtront leur sort le 17 septembre, a annoncé lundi la Haute Cour militaire de RDC.

Floribert Chebeya, défenseur des droits de l’homme et président de l’ONG congolaise La Voix des sans voix, le 7 avril 2005 à Bruxelles. © Etienne Ansotte/AFP

Floribert Chebeya, défenseur des droits de l’homme et président de l’ONG congolaise La Voix des sans voix, le 7 avril 2005 à Bruxelles. © Etienne Ansotte/AFP

Publié le 31 août 2015 Lecture : 2 minutes.

« La Cour prend l’affaire en délibéré pour l’arrêt à intervenir le 17 septembre », a déclaré à Kinshasa le président de ce tribunal, le colonel Martin Ekofo, au terme des plaidoiries d’un procès entamé en 2012.

En réponse aux plaidoiries de la défense soutenant que Floribert Chebeya était décédé de « mort naturelle », le ministère public a affirmé sa conviction que « Chebeya a bel et bien été assassiné à l’inspection générale de la police entre 18h et 19h par torsion du coup par [Daniel] Mukalay et sa bande » le 2 juin 2010.

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En première instance, le colonel Mukalay avait été condamné en mort, reconnu coupable d’avoir orchestré l’assassinat de Floribert Chebeya et de son chauffeur, Fidèle Bazana. En appel, le ministère public a toutefois requis la prison à vie pour les cinq accusés, rejoignant la demande des parties civiles, qui s’opposent à la peine de mort et estiment que toute la lumière n’a pas été faite sur le double meurtre.

L’ombre de Numbi

Fondateur de l’ONG la Voix des sans-voix (VSV), devenu au fil des ans très critique vis-à-vis du président Joseph Kabila, Floribert Chebeya avait été retrouvé mort le 2 juin 2010, après avoir été convoqué au siège de l’inspection générale de la police pour y rencontrer le général John Numbi, alors chef de la police. Suspendu de ses fonctions peu après l’assassinat, le général Numbi a toujours nié avoir fixé ce rendez-vous, mais les parties civiles le considèrent comme le suspect « numéro un ».

En 2011, au terme d’une enquête dénoncée par les parties civiles, des organisations de défense des droits de l’Homme et plusieurs chancelleries occidentales, quatre policiers avaient été condamnés à mort (dont trois par contumace) en première instance. Un autre avait été condamné à perpétuité et trois policiers acquittés.

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En avril dernier, la Haute Cour militaire avait suspendu les poursuites contre trois de ces policiers, aujourd’hui en fuite, dont le major Paul Mwilambwe, qui avait mis en cause le général Numbi. Réfugié au Sénégal, cet homme fait l’objet dans ce pays d’une procédure ouverte dans le cadre de cette même affaire Chebeya.

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Floribert Chebeya, défenseur des droits de l’homme, assassiné début juin 2010. © Gianluigi Guercia/AFP

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