Les Australiens prêts à se risquer au Mali

Si l’Ambassadeur malien en Australie est venu rassurer des opérateurs miniers surpris par la tournure politique dans le pays, ceux-ci continuent à miser sur le Mali, principalement dans l’or.

Resolute s’est engagé à investir 240 millions de dollars d’ici à 2014 pour doubler la production de sa mine de Syama. © Resolute

Resolute s’est engagé à investir 240 millions de dollars d’ici à 2014 pour doubler la production de sa mine de Syama. © Resolute

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Publié le 31 août 2012 Lecture : 2 minutes.

En marge de la conférence Africa DownUnder qui s’est déroulée du 29 au 31 août dans la ville australienne de Perth, le Mali a lancé une opération séduction en direction des compagnies minières et des financiers australiens qui comptent ces dernières années parmi les principaux acteurs du secteur extractif du pays. « Le but de cette présentation, largement supportée par les opérateurs miniers, est de rassurer les investisseurs très inquiets de la situation politique », avoue sans détour Mahmane Bania Touré, ambassadeur du Mali en Australie et qui a réuni une cinquantaine de personnes dans les salons feutrés du Pan Pacific Hotel, avec l’aide de la compagnie Downing Teal, leader pour le placement de personnels miniers à travers le monde et présente sur le marché malien depuis cinq ans.

Surprise

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Si les événements qui secouent le Mali ces derniers mois ont pris le secteur « par surprise », selon Peter Sullivan, directeur général de Resolute Mining. Arrivées sur le secteur aurifère malien en 2003, les compagnies minières australiennes n’ont jamais vraiment arrêté l’exploitation de leurs gisements, situés pour la plupart dans la partie sud du pays, le long des frontières sénégalaise et ivoirienne. « Nous avons noté un ralentissement très net de l’activité pendant la semaine qui a suivi le coup de force militaire, mais la production a retrouvé ses volumes dès le mois d’avril », confirme Adriaan Roux, vice président de Endeavour Mining, qui a profité de la situation pour débarquer dans le pays, en mettant la main sur la mine de Tabakoto, détenue jusqu’alors par Avion Gold avant que les actionnaires de l’opérateur canadien ne décident de quitter le pays.

Les compagnies minières australiennes n’hésitent pas à prendre des risques quand il le faut.

En Australie au contraire, les compagnies minières rivalisent de projets. « Elles n’hésitent pas à prendre des risques quand il le faut », apprécie l’ambassadeur Touré. En plus de l’arrivée d’Endeavour et d’EMR Resources, actuellement en prospection dans le Sud-ouest du pays, Resolute s’est engagé à investir 240 millions de dollars d’ici à 2014 pour doubler la production de sa mine de Syama, pendant que Papillon Resources prévoit de démarrer une nouvelle campagne d’exploration sur son champ de Fekola. Seules les compagnies en prospection dans le Nord pour l’uranium ou le phosphate ont pour l’instant mis entre parenthèses leurs projets. « Les opérateurs installés dans le Sud savent très bien qu’il n’y a aucune raison de quitter le pays. Ce sont les investisseurs qu’il faut convaincre, surtout lorsqu’ils entendent le nom d’Al Qaïda », estime Peter Sullivan.

Mahmane Bania Touré espère les avoir rassuré en faisant le voyage jusqu’à Perth pour répondre à leurs interrogations. L’enjeu est de taille pour le deuxième producteur d’or de la sous-région, derrière le Ghana. À l’heure où la filière cotonnière en particulier et agricole en général connaissent d’importantes difficultés, le secteur minier apparaît comme le véritable pilier de l’économie malienne. « C’est aujourd’hui l’unique source de revenus stable pour le pays », insiste l’ambassadeur, en conclusion de son intervention.

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