Liban : les manifestants de « Vous puez » contre les ordures et la corruption
Exaspérés par la crise du ramassage des ordures ménagères que connaît Beyrouth depuis plusieurs semaines, des dizaines de Libanais ont tenu un sit-in à l’intérieur du ministère de l’Environnement mardi, pour réclamer la démission du ministre Mohammad Machnouk. Au bout de quelques heures, la police les a violemment évacués.
La police a utilisé la force pour évacuer mardi les dizaines de militants de la société civile qui occupaient le ministère de l’Environnement pour protester contre son incapacité à régler la crise des ordures qui agite la capitale depuis plusieurs semaines. C’est vers 18h30 que la brigade anti-émeutes est intervenue pour obliger les militants à quitter les locaux. Mais de son côté le mouvement citoyen a dénoncé une action violente des forces de l’ordre sur sa page Facebook. Plusieurs activistes, dont le réalisateur Lucien Bou Rjeileh, ont été blessés et évacués sur des civières par la Croix-Rouge, rapporte le quotidien francophone l’Orient le jour.
Revendications non satisfaites
Les protestataires, arrivés par petits groupes pour tromper la vigilance des gardes, ont appelé le ministre responsable à la démission, scandant « Machnouk, dehors ! » et se sont regroupés dans les couloirs du dernier étage du bâtiment, tandis qu’à l’extérieur se tenaient plusieurs centaines de manifestants surveillés par les forces de l’ordre, présentes en nombre. Les manifestants ont dit ignorer si le ministre se trouvait à l’intérieur des locaux, mais une pièce a été bloquée par les forces de sécurité et interdite aux médias. Jusqu’à la fin de journée, ils sont restés rassemblés devant le bâtiment en solidarité avec les manifestants évacués.
Environment minister just tried to leave, car was pelted with bottles and he had to withdraw back inside #YouStink pic.twitter.com/sUk8iE03jw
— Sulome (@SulomeAnderson) September 1, 2015
« Ils n’ont pas répondu à nos demandes. Nous étions tous dans la rue, des dizaines de milliers pour faire entendre nos exigences. Une fois de plus, ils n’assument pas leurs responsabilités. Nous ne l’acceptons plus », s’indigne Lucien Bourjeily, un des porte-parole du mouvement « Vous puez » à l’origine du sit-in. ‘Nous continuerons ! Révolution ! Notre volonté est la plus forte », scandait la foule.
Une crise politique
La crise des ordures ménagères, qui s’entassent depuis le début de l’été dans les rues de la capitale, a déjà donné lieu à de vastes manifestations à Beyrouth, dont certaines ont été émaillées de violences. Les manifestants estiment que les amas de détritus nauséabonds sont le reflet des échecs d’un Etat pourri par la corruption.
Samedi, des milliers de manifestants se sont rassemblés dans la ville pour dénoncer le gouvernement d’union nationale du Premier ministre Tammam Salam. lls avaient donné jusqu’à mardi 19h00 pour obtenir la démission du ministre Mohammad Machnouk et trouver une solution durable à une crise qui dure depuis un mois et demi.
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