Mali : IBK en visite en Algérie et au Niger pour appuyer l’accord de paix

Tandis que l’accord de paix est menacé par la situation tendue à Anéfis, dans le nord du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta a entamé dimanche une tournée en Algérie puis au Niger, deux voisins mobilisés dans la résolution de la crise malienne.

IBK en mai 2014 à Bamako. © Emmanuel Daou Bakary/J.A.

IBK en mai 2014 à Bamako. © Emmanuel Daou Bakary/J.A.

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Publié le 2 septembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Cela devient une habitude. Quand le processus de paix déraille dans le Nord du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) se déplace chez ses voisins pour tenter de trouver des solutions. Dimanche 30 août, alors que la ville stratégique d’Anéfis était le théâtre de la première violation du cessez-le-feu depuis plus de deux mois, le président malien s’est envolé pour Alger. Cette visite officielle de trois jours a été largement consacrée à l’application de l’accord de paix au Mali, en grande partie obtenu grâce à la médiation du gouvernement algérien depuis des mois.

Accompagné de plusieurs ministres, IBK a rencontré les principaux dirigeants algériens, à commencer par le Premier ministre Abdelmalek Sellal et le président Abdelaziz Bouteflika. Les deux chefs d’État se sont parlés en tête-à-tête lundi dernier, tandis que leurs ministres des Affaires étrangères respectifs, Abdoulaye Diop et Ramtane Lamamra, deux acteurs clés des négociations maliennes, se sont concertés sur la mise en œuvre du processus de paix. À l’issue de leur entretien, le chef de la diplomatie malienne a souligné que cet accord était en train « de passer sa phase de test » et « que toute violation (du texte, NDLR) serait sanctionnée ».

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Remerciements au « frère et ami » Issoufou

Mardi, IBK et sa délégation ont ensuite quitté l’Algérie pour le Niger, autre pays habitué à jouer les médiateurs dans la crise malienne. Mi-août, le Premier ministre nigérien, Brigi Rafini, avait notamment tenté d’organiser une rencontre destinée à apaiser les tensions entre les leaders de la Plateforme, une alliance de groupes armés pro-gouvernementaux, et ceux de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui regroupe les différentes factions rebelles du septentrion malien. Ce fut finalement peine perdue, les belligérants reprenant les combats au même moment à Anéfis.

Arrivé dans l’après-midi à Niamey, IBK a été reçu par son homologue Mahamadou Issoufou tandis que leurs délégations se sont retrouvées pour une séance de travail conjointe. Une fois encore, il a surtout été question de l’application de l’accord de paix. Face à la presse, le président Keïta n’a finalement pas manqué de remercier « son frère et ami » Issoufou pour son « engagement personnel » dans la résolution de la crise malienne.

Statu quo à Anéfis

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Attendu jeudi à Bamako, IBK sera rapidement confronté à la situation toujours tendue à Anéfis. Lors d’une audience au palais présidentiel de Koulouba, samedi dernier, il avait ordonné aux leaders de la Plateforme de quitter cette localité pour préserver l’accord de paix – renforçant au passage l’idée que certains de ces groupes sont pilotés par Bamako. Or, cinq jours plus tard, leurs combattants étaient toujours sur place.

« Plusieurs membres de la Plateforme nous on dit qu’ils s’apprêtaient à quitter Anéfis, mais pour le moment, nous ne voyons rien venir », s’inquiétait mercredi matin un haut responsable de la Minusma, la mission de l’ONU au Mali. De leur côté, les rebelles de la CMA continuent à affirmer qu’ils sont prêts à reprendre les armes si leurs adversaires ne quittent pas immédiatement Anéfis sans conditions, laissant craindre une éventuelle reprise des affrontements dans les jours à venir.

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