Centrafrique : nouvelle accusation de viol contre un militaire français
Le Haut Commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, Zeid Ra’ad Al Hussein, a annoncé jeudi que la Minusca avait été informée le 30 août d’allégations d’abus sexuels sur une jeune fille de la part d’un membre de la force militaire française Sangaris.
« Ceci est la dernière d’une série d’allégations effroyables d’abus et d’exploitation sexuelle par des troupes étrangères en RCA », a déclaré Zeid Ra’ad Al Hussein, jeudi 3 septembre. En visite à Bangui, le Haut Commissaire aux droits de l’homme des Nations unies a précisé que la victime présumée était probablement en fin d’adolescence au moment des faits allégués. Elle donné naissance à un enfant en avril et a déposé une plainte pour reconnaissance de paternité auprès des autorités locales.
Les faits auraient eu lieu il y a plus d’un an. Le soldat de la force Sangaris accusé n’était donc pas sous le commandement de l’ONU dont la mission en Centrafrique a débuté en septembre 2014. Zeid Ra’ad Al Hussein a ajouté que les autorités françaises avaient été informées et que l’ONU se tenait disponible pour les aider dans leurs enquêtes.
« Actes odieux »
« Tous les militaires reconnus coupables, qu’ils soient des Nations unies ou d’un autre pays étranger, doivent être condamnés à des peines qui correspondent à leurs crimes », a déclaré Zeid Ra’ad Al Hussein. « Bien que ce cas particulier ne concerne pas les Casques bleus, il y a eu un certain nombre d’autres cas en RCA – et ailleurs – qui ont impliqués les soldats de l’ONU. Nous nous devons de trouver des moyens pour empêcher ces actes odieux commis par des soldats partout où ils sont censés protéger les populations vulnérables », a souligné le Haut Commissaire.
La France enquêtait déjà sur des accusations d’abus sexuels commis sur des enfants en Centrafrique entre décembre 2013 et juin 2014. Elles visent notamment 14 soldats français qui faisaient partie de l’opération Sangaris menée par la France et n’étaient pas sous le commandement de l’ONU.
La multiplication des accusations contre les soldats de la Minusca a contraint Ban Ki-Moon à renvoyer son chef le général Babacar Gaye. Celui-ci a été remplacé par le gabonais Parfait Onanga-Anyanga.
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