Affaire Habré : le président tchadien Idriss Déby Itno visé par une plainte à Dakar

Une plainte contre le président tchadien, Idriss Déby Itno, a été déposée mercredi devant les Chambres africaines extraordinaires, le tribunal spécial africain qui juge à Dakar son prédécesseur, Hissène Habré.

Idriss Déby Itno, le président tchadien. © AFP

Idriss Déby Itno, le président tchadien. © AFP

Publié le 3 septembre 2015 Lecture : 1 minute.

La plainte contre Idriss Déby Itno, déposée mercredi 2 septembre devant les Chambres africaines extraordinaires (CAE), basées à Dakar, accuse le président tchadien de « crimes de génocide, crimes de guerre, crimes contre l’humanité et tortures ».

Cependant, il y a de fortes chances pour qu’elle soit jugée irrecevable par le tribunal devant lequel doit reprendre le procès de l’ancien dictateur Hissène Habrè, lundi prochain. En effet, selon l’article 17 alinéa 3 du statut cette juridiction, les poursuites devant les Chambres ne peuvent être initiées que par le Procureur général. De plus, la phase d’instruction est aujourd’hui clôturée et la Chambre d’instruction a été dissoute.

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Selon l’avocat des plaignants – des Tchadiens -, Me Mbaye Jacques Ndiaye, Déby est accusé d’actes de torture et d’exécutions de prisonniers de guerre lorsqu’il était dans le maquis, dans les années 1990, juste avant sa prise de pouvoir. « Les Chambres [africaines extraordinaires] sont compétentes pour juger les événements qui se sont déroulés entre 1982 et 1990. Les faits qui sont reprochés au président Déby ont été commis en 1990, en tout cas avant le 1er décembre 1990 [date à laquelle Habré a été renversé, ndrl] », a-t-il déclaré sur RFI.

Accusation de tortures

L’avocat a accusé le président Déby d’avoir « personnellement (…) commis des actes répréhensibles, des actes de torture ». « Il a tué, personnellement, des individus. Ce sont des personnes qui ont été torturées, qui ont été exécutées, brûlées à vif et jetées aux animaux sauvages », a-t-il précisé.

Le procès de Hissène Habré devant les CAE s’était ouvert le 20 juillet, puis avait été ajourné le lendemain jusqu’au 7 septembre, afin de donner le temps aux trois avocats commis d’office de prendre connaissance du dossier, après qu’Habré a récusé son équipe de défense.

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