Pierre Pringuet, pur produit de Ricard

Le décès de Patrick Ricard propulse son ancien bras droit Pierre Pringuet sur le devant de la scène. Déjà directeur général de Pernod Ricard, le numéro deux mondial des spiritueux et l’un des principaux acteurs en Afrique dans ce comaine, ce polytechnicien a également été nommé hier, mercredi 29 août, vice-président du groupe.

À 62 ans, Pierre Pringuet travaille depuis 25 ans pour le groupe français. © Eric Piermont/AFP

À 62 ans, Pierre Pringuet travaille depuis 25 ans pour le groupe français. © Eric Piermont/AFP

Publié le 30 août 2012 Lecture : 2 minutes.

À 62 ans, Pierre Pringuet est un fidèle parmi les fidèles. Ce polytechnicien français, entré chez Pernod Ricard en 1987 après quelques années en cabinet ministériel, a consacré la majeure partie de sa carrière au numéro deux mondial des spiritueux. Il y a gravi peu à peu les échelons avant d’en être nommé en 2005 directeur général délégué. Trois ans plus tard, lorsque Patrick Ricard décide de se retirer des affaires (en conservant la présidence du conseil d’administration), c’est lui qu’il désigne comme directeur général du groupe, un poste jusqu’alors toujours confié à des membres de la famille Ricard.

Suite au décès de son patron, survenu brutalement le 17 août dans le sud de la France, Pringuet a été nommé vice-président du groupe hier mercredi 29 août. Il conservera ce poste tout en continuant à assumer ses fonctions de directeur général jusqu’à ses 65 ans, en 2015. Alexandre Ricard (neveu de Patrick Ricard) lui succèdera ensuite, selon un schéma privilégiant la famille, actionnaire principal de la société avec 14 % du capital.

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Expansion

Sans disposer des liens du sang, Pierre Pringuet a la légitimité. C’est lui qui a accéléré la stratégie d’expansion du groupe à l’international, en multipliant les acquisitions. Son dernier fait d’armes : s’être emparé en 2008 du suédois Vin & Sprit et de son fer de lance, les vodkas Absolut. Un coup qui a renforcé la position du groupe (8,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour 2011-2012, sa meilleure performance depuis l’exercice 2007-2008), mais alourdi un peu plus sa dette (9,4 milliards d’euros au 30 juin 2012).

En Afrique, la stratégie de Pernod Ricard ne devrait guère changer. Implanté depuis près de trente-sept ans sur le continent, il y dispose de solides parts de marché dans le Nord, à travers les marques Absolut et Chivas Regal (whisky), ou encore en Afrique du Sud. Mais il reste loin derrière son rival britannique Diageo. Pour combler son retard, le groupe français s’est réorganisé en 2010. Il a scindé le continent en deux, en regroupant l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient et en créant une filiale pour l’Afrique subsaharienne. Objectif : augmenter sensiblement des ventes qui ne représentaient mi-2011 que 3 % de son chiffre d’affaires total. Loin derrière les 8 % réalisés en Asie. 

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