BRVM : Edoh Kossi Amenounve à la relance

Nommé directeur général de la BRVM, le Togolais devra dynamiser la Place d’Abidjan, qui, près de quinze ans après sa création, peine à décoller.

Issu du sérail des institutions sous-régionales, Edoh Kossi Amenounve a été choisi parmi six candidats sélectionnés par le cabinet de recrutement AfricSearch. © Olivier/JA

Issu du sérail des institutions sous-régionales, Edoh Kossi Amenounve a été choisi parmi six candidats sélectionnés par le cabinet de recrutement AfricSearch. © Olivier/JA

JAD20220711-Tribune-RDC-Gécamines-StéphaneBallong Stéphane Ballong
© Vincent Fournier pour JA

Publié le 4 septembre 2012 Lecture : 3 minutes.

C’est un homme du sérail qui remplace Jean-Paul Gillet à la tête de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM, basée à Abidjan). Edoh Kossi Amenounve a assuré ces neuf dernières années le secrétariat général du Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (CREPMF), l’organe de régulation de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Il a ainsi supervisé les opérations de la Bourse d’Abidjan et donné son feu vert à toute émission d’actions et d’obligations. Son second mandat de cinq ans à ce poste devait s’achever en 2013 et ce Togolais de 45 ans projetait déjà de faire valoir son expérience dans une institution financière sous-régionale ou internationale, comme une banque de développement. Mais les choses se sont accélérées.

Le 23 juillet, Jean-Paul Gillet, directeur général de la BRVM depuis 2000, a été révoqué par le conseil d’administration. Son tort ? Ne pas s’être aperçu des malversations qui ont permis à certains de ses agents de détourner 1,62 million d’euros. Dans la foulée, le cabinet international de recrutement AfricSearch a été chargé de lui trouver un successeur. Les candidatures ont afflué, mais seuls six profils ont été retenus. Classé en tête de liste, Edoh Kossi Amenounve a été nommé le 9 août à la tête de la BRVM par ses administrateurs. « S’il est un endroit où je peux me rendre plus utile et contribuer à apporter un peu plus de dynamisme aux économies de la sous-région, c’est bien à la BRVM », explique le nouveau patron, qui prendra ses fonctions en septembre. Un principe qui a toujours guidé ses choix, assure ce natif de Lomé, marié et père d’un enfant.

la suite après cette publicité

Cliquez sur l'image.Formé au Canada

De fait, après un MBA et un doctorat en finance à l’université Laval de Québec, il décide fin 1995 de rentrer au Togo alors qu’il avait des opportunités de carrière au Canada. Ses véritables premières armes, il les a effectuées à la direction de l’international et de la trésorerie de l’Union togolaise de banque (UTB) en tant que responsable du lancement du produit Western Union et du suivi du projet de marché financier régional de l’UEMOA. Dès 1997, il est devenu l’assistant du président du conseil d’administration de la BRVM et a participé à la dernière phase de création de cette Bourse.

Edoh Kossi Amenounve s’est ensuite consacré à ses propres projets et a lancé la Société de gestion et d’intermédiation du Togo (SGI-Togo). Via cette structure, il a été l’artisan des premières opérations de marché dans son pays, avec la cession des parts de l’État dans Togogaz (filiale du groupe Air Liquide) et la structuration des emprunts obligataires de Cimtogo, Togo Cellulaire ou encore Mobil Oil Togo.

Mais le défi qui l’attend est plus grand et sans doute plus ardu. Si la plupart des patrons de sociétés d’intermédiation lui reconnaissent d’avoir conduit avec succès plusieurs réformes réglementaires, ils se demandent s’il saura donner un nouveau souffle à la BRVM, une Place qui, près de quinze ans après sa création, peine encore à décoller.

la suite après cette publicité

Il devra pour cela créer un cadre plus incitatif afin d’attirer plus d’entreprises : seules 38 sont cotées sur ce marché couvrant huit pays. Selon les analystes, les coûts d’accès à la cote, parfois deux fois plus élevés que ceux des autres Places africaines, sont dissuasifs. « Nous allons travailler sur ces coûts et ferons en sorte que leur baisse soit compensée par une hausse du volume », affirme Amenounve, qui entend aussi mettre l’accent sur la promotion de la Place au niveau international. 

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Contenus partenaires