RDC : la communauté internationale s’inquiète de la situation à l’approche des élections

La communauté internationale tire la sonnette d’alarme concernant les élections en RDC et appelle tous les acteurs politiques à participer activement à la tenue des scrutins d’ici à fin 2016.

Le président congolais, Joseph Kabila, lors du sommet États-Unis – Afrique, en juin 2014. © Jim Watson/AFP

Le président congolais, Joseph Kabila, lors du sommet États-Unis – Afrique, en juin 2014. © Jim Watson/AFP

Publié le 4 septembre 2015 Lecture : 2 minutes.

La RDC prévoit de tenir une série d’élections à partir d’octobre pour aboutir en novembre 2016 à la tenue de l’élection présidentielle et aux élections législatives, mais l’organisation mise en place accumule les retards. De plus, l’arrestation de nombreux opposants ou militants de la société civile au cours des derniers mois a contribué à maintenir les tensions politiques, exacerbées en janvier par la répression meurtrière de manifestations hostiles au pouvoir.

L’opposition soupçonne le président Joseph Kabila, à la tête du pays depuis 2001, de gagner du temps afin de se maintenir à son poste, alors que son mandat prend fin en décembre 2016 et que la Constitution lui interdit de se représenter.

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Mesures urgentes

Dans un communiqué commun publié jeudi par l’ONU, les envoyés spéciaux et représentants internationaux pour les Grands Lacs (ONU, Union africaine, États-Unis, Union européenne, Belgique) insistent sur la nécessité de prendre sans tarder des mesures pour permettre la tenue d’élections transparentes et crédibles. Ensemble, ils « lancent un appel à tous les acteurs politiques en vue de parvenir rapidement à un accord » pour organiser la présidentielle et les législatives dans les délais constitutionnels.

En juin, Joseph Kabila, qui entretient le doute sur son avenir politique, a lancé des consultations politiques en vue d’un éventuel dialogue national censé favoriser la tenue d’élections apaisées. Mais, une partie de l’opposition a d’ores et déjà rejeté cette offre, y voyant une manœuvre pour reporter les échéances électorales.

Néanmoins, le clan de l’opposant historique Étienne Tshisekedi, battu lors des élections de 2011 entachées de fraudes massives et à l’origine de la crise politique actuelle, a fait volte-face en juin, en annonçant sa disposition à dialoguer avec le pouvoir, sous certaines conditions.

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Portée historique

« Tout sera fait conformément au calendrier de la Ceni », la Commission électorale nationale indépendante, qui prévoit la tenue de quatre scrutins au suffrage direct et plusieurs autres élections indirectes en 13 mois, assure Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement qui se dit confiant.

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Il reproche cependant à la communauté internationale de contraindre la RDC à ne compter que sur ses maigres ressources budgétaires en rechignant à soutenir financièrement le processus électoral. En juin, l’Union européenne et les États-Unis avaient indiqué qu’ils comptaient limiter leur soutien, sous conditions, à la présidentielle et aux législatives de 2016.

Dans leur déclaration, les représentants de la communauté internationale soulignent pourtant la portée historique de ces scrutins censés renforcer de la sécurité dans un pays ravagé par deux guerres et par la violence de nombreuses milices toujours actives, notamment dans l’Est.

À cela, s’ajoute la mise en place de 21 nouvelles provinces qui vient compliquer davantage la tâche de la Ceni, laquelle a décidé de s’en remettre à la Cour constitutionnelle – récemment créée – pour décider de l’attitude à adopter pour désigner les gouverneurs de ces nouvelles entités, qui devaient initialement être élus au scrutin indirect en juillet et août. Leur entrée en fonction est un préalable à la tenue des premières élections locales de l’histoire du pays devant avoir lieu le 25 octobre.

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