La photo d’Aylan Kurdi force l’UE à se mobiliser pour résoudre la crise migratoire

Les réactions européennes se sont multipliées après l’émotion suscitée par la photographie d’un enfant syrien noyé, devenu l’incarnation du drame enduré par des milliers de migrants et réfugiés depuis des années.

Un garde-côtes turc emporte le corps du petit Aylan Kurdi, 3 ans, le 2 septembre 2015 près de Bodrum. © Uncredited/AP/SIPA

Un garde-côtes turc emporte le corps du petit Aylan Kurdi, 3 ans, le 2 septembre 2015 près de Bodrum. © Uncredited/AP/SIPA

Publié le 4 septembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Quelques heures après que la photographie du jeune Aylan Kurdi, retrouvé mort noyé au large de la Turquie, a fait le tour du monde, les dirigeants européens se sont retrouvés contraints de réagir,  malgré leurs profondes divergences sur les réponses à adopter face à une crise migratoire sans précédent.

Les positions différentes de la France et l’Allemagne 

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L’Allemagne et la France ont ainsi lancé jeudi une initiative pour « organiser l’accueil des réfugiés et une répartition équitable en Europe » de ces familles qui fuient principalement la Syrie en guerre.

La chancelière allemande Angela Merkel évoque des « quotas contraignants », tandis que le président français François Hollande parle d’un « mécanisme permanent et obligatoire ». L’accord franco-allemand demande aussi d’ »assurer le retour des migrants irréguliers dans leur pays d’origine » et d’aider « les pays d’origine et de transit ».

La clôture controversée en Hongrie, symbole de la division entre l’est et l’ouest de l’UE 

Les ministres européens des Affaires étrangères doivent se retrouver vendredi à Luxembourg autour de ce dossier, tandis que quatre pays de l’Est, réticents à ouvrir leurs frontières et opposés aux quotas, se réunissent de leur côté à Prague, risquant d’aggraver des divisions déjà profondes.

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Le président du Conseil européen Donald Tusk s’est inquiété d’une « division entre l’est et l’ouest de l’Union européenne ». « Certains État membres ne pensent qu’à endiguer la vague de migrants, ce qui est symbolisé par la clôture controversée en Hongrie », sur la frontière avec la Serbie, « tandis que d’autres veulent plus de solidarité », a-t-il regretté.

Promesses en cascade pour l’accueil de réfugiés syriens 

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Tandis que la photo d’Aylan Kurdi, 3 ans, gisant mort le visage dans le sable d’une plage turque, continuait de soulever émotion et colère, le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé l’Europe d’avoir transformé la Méditerranée en « un cimetière de migrants ».

Critiqué pour son manque d’implication dans la crise, le Premier ministre britannique David Cameron s’est dit « profondément ému ». Selon la presse britannique, il pourrait annoncer prochainement que le Royaume-Uni accueillera « plusieurs milliers » de réfugiés syriens supplémentaires.

Même émotion au Canada, où vivent des membres de la famille d’Aylan Kurdi. Les responsables des partis politiques ont promis d’accueillir plus de réfugiés, le Québec se disant prêt à en recevoir « des milliers ».

Les solutions proposées par la Commission européenne

Une répartition équitable des réfugiés entre pays européens fait partie des priorités de la Commission européenne, qui devrait dévoiler le 9 septembre devant le Parlement à Strasbourg de nouvelles propositions.

La Commission veut un mécanisme permanent de répartition. Mais face à l’urgence que connaissent notamment la Hongrie, l’Italie et la Grèce, son président Jean-Claude Juncker va « demander aux États membres de répartir en urgence 120 000 réfugiés supplémentaires au sein de l’UE », selon une source européenne.

La tâche ne sera pas aisée. Une précédente requête de la Commission pour l’accueil de 40 000 demandeurs d’asile se trouvant en Grèce et en Italie avait été fraîchement accueillie par de nombreux États.

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