Hissène Habré a été amené de force devant le tribunal spécial de Dakar

Le procès du président tchadien déchu pour crimes contre l’humanité a repris lundi devant le tribunal spécial africain à Dakar, après une interruption de 45 jours. Mais Hissène Habré, qui a à nouveau refusé de comparaître, a été amené de force à la barre. Récit de l’audience au fil des événements.

Publié le 7 septembre 2015 Lecture : 3 minutes.

14h50 – Un greffier lit actuellement l’ordonnance de renvoi. Un document de 167 pages. La lecture prendra un certain temps, ce live est donc terminé.

13h55 – Hissène Habré, vêtu d’une longue tunique blanche et d’un turban, a crié aux magistrats de se taire, alors que sa biographie était lue au tribunal, rapporte un journaliste de la BBC.

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13h50 – Pour rappel, Hissène Habré est poursuivi pour « crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture ». Il encourt 30 ans de prison ferme et des travaux forcés à perpétuité. Environ 100 témoins et victimes sont attendus à la barre lors de ce procès qui devrait durer deux mois.

13h39 – Alors que l’arrêt de renvoi est en train d’être lu, Hissène Habré est toujours maintenu de force à la barre. L’ambiance est toujours électrique au tribunal : gendarmes et surveillants pénitentiaires quadrillent la salle pour rétablir le calme, décrit le journaliste de Jeune Afrique présent sur place.

13h19 – Hissène Habré, qui refusait de comparaître et se trouvait au dépôt du tribunal, a donc été amené de force à la barre. Comme l’indique notre correspondant sur place, l’ancien président tchadien est maintenu de force par quatre surveillants pénitentiaires. Son entrée au tribunal a tourné au pugilat : les partisans de Hissène Habré ont dénoncé son arrivée forcée à la barre, avant que certains ne soient exclus du tribunal.

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13h05 – Selon notre correspondant sur place, la Cour ordonne que Hissène Habré, qui refuse de comparaître, soit amené de force au tribunal. Un huissier a donc été envoyé à Hissène Habré pour « sommation à comparaître immédiatement ».

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12h45 – En attendant de savoir si Hissène Habré sera à nouveau contraint de comparaître, voici six chiffres pour comprendre l’importance de ce procès. Vous pouvez retrouver tous les éléments pour comprendre le procès dans cet article : « Comprendre l’affaire Hissène Habré« .

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N.B. : les chiffres sur le nombre de victimes varient selon les époques et les organisations. Nous avons répercuté ici ceux donnés par la commission d’enquête tchadienne, en 1992, qui a, elle-même considéré plus tard qu’ils étaient probablement surévalués.

12h13  Les trois avocats commis d’office d’Hissène Habré continueront à le défendre, rapporte le correspondant de Jeune Afrique. La veille, l’ancien président tchadien a fait savoir qu’il ne les reconnaissait pas et avait « refusé de[les] recevoir ».

11h57 – Les avocats de la partie civile veulent que l’ancien président tchadien soit à nouveau contraint de comparaître devant le tribunal, où il a dû être amené de force lors des deux premiers jours du procès, les 20 et 21 juillet

11h40 – Hissène Habré refuse à nouveau de comparaître, comme le signale le correspondant de Jeune Afrique présent sur place :

Hissène Habré dénonce « une parodie de justice »

Dans un communiqué publié dimanche, les avocats qu’il a désignés, Mes Ibrahima Diawara et François Serres, ont confirmé « les instructions du président Habré reçues ce jour à la prison du Cap Manuel ». Leur client « ne reconnaît ni les Chambres africaines extraordinaires (CAE), ni les avocats commis d’office qu’il a refusé de recevoir, qui ne sont là que pour sauvegarder les apparences d’une parodie de justice et qui ne sauraient prendre la parole contre sa volonté », indiquent-ils.

Un procès test pour le continent 

Ce procès devant les Chambres africaines extraordinaires, tribunal spécial créé en vertu d’un accord entre le Sénégal et l’Union africaine (UA), doit servir de test pour la lutte contre l’impunité sur le continent, où la Cour pénale internationale est fréquemment accusée de ne poursuivre que des dirigeants africains.

En détention depuis deux ans au Sénégal, où il a trouvé refuge en décembre 1990 après avoir été renversé par l’actuel président tchadien Idriss Déby Itno, Hissène Habré est poursuivi pour « crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture ». La répression sous son régime (1982-1990), exercée en particulier par la très redoutée Direction de la documentation et de la sécurité (DDS), sa police politique, a fait 40 000 morts, selon les estimations d’une commission d’enquête tchadienne. Il encourt entre 30 ans de prison ferme et les travaux forcés à perpétuité.

Le procès devrait durer deux mois, au cours desquels environ 100 témoins et victimes sont attendus à la barre. Plus de 4 000 victimes « directes ou indirectes » se sont constituées parties civiles.

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Le 20 juillet, lors de la première comparution de Hissène Habré devant les juges. Il avait déjà dû être amené de force au tribunal. © ALIOU MBAYE/PANAPRESS/MAXPPP

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