Congo Brazzaville : paris de patrons

Pas facile de promouvoir le « consommmer congolais » face aux importateurs et aux multinationales. Des entrepreneurs locaux réussissent pourtant à s’imposer, dans l’industrie comme dans les services.

Joseph Louvouézo est le directeur général de FPLAPA. © Muriel Devey pour J.A.

Joseph Louvouézo est le directeur général de FPLAPA. © Muriel Devey pour J.A.

Publié le 14 août 2012 Lecture : 3 minutes.

Joseph Louvouézo, frais et dispo

Forte de 125 employés, d’une marque (Bayo) présente sur tous les rayonnages du pays et de trois sites de production, la Fabrique des produits laitiers, alimentaires, de papeteries et assimilés (FPLAPA) peut fêter ses 20 ans sans complexes. La société dispose de deux sites à Brazzaville. Le premier, à Massissia, abrite la laiterie et une unité de production de yaourts. L’autre, à Mbouono, accueille l’usine de jus de fruits, la papeterie-imprimerie (qui fabrique des cahiers), ainsi que l’unité de fabrication d’eau minérale, dernier-né des projets de Joseph Louvouézo, le directeur général.

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Pour abaisser ses coûts de production, il envisage d’élever ses propres vaches.

Cet autodidacte natif de Boko (Bas-Congo, dans le Sud) s’est lancé dans les affaires en 1985 en créant les Établissements Nath, spécialisés dans la vente de fournitures de bureau. Il s’intéressait déjà à l’agroalimentaire, mais ce n’est qu’en 1992, grâce à un prêt de la Caisse française de développement (devenue Agence française de développement), qu’il crée sa laiterie. La guerre civile de 1997 l’emporte à Pointe-Noire… où il installe une unité de production de yaourts (à Tchimagni).

FPLAPA est leader sur ses différents marchés, avec pour seuls concurrents les importateurs. Joseph Louvouézo a investi dans des équipements ultramodernes pour fabriquer des jus de fruits frais (et non plus à base de concentrés) ainsi que des yaourts aux fruits et à boire. Sur les quelque 100 ha qu’il possède dans le district de Louingui (Sud), où il fait du maraîchage, il s’apprête à se lancer dans la pisciculture et envisage d’élever des vaches laitières. Une manière d’abaisser ses coûts de production, le prix du lait importé ayant monté en flèche.

Georges Mampouya, speed mailing

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Le directeur général de GX International arrive en pole position sur le marché du service courrier express national. © Muriel Devey pour J.A.marché du service courrier express national. © Muriel Devey pour J.A." class="caption" style="border-style: solid; border-color: #000000; margin: 4px; float: right;" />Mon profil anglophone a influencé mon destin », dit-il. Et c’est en 1988 que cet ex-professeur d’anglais est passé du public au privé. Après avoir travaillé à l’Institut national de recherche et d’action pédagogiques (Inrap) et au ministère congolais des Affaires étrangères, Georges Mampouya est recruté en tant que directeur des opérations par DHL. En 1992, il quitte le groupe néerlandais pour créer GX International, afin de développer le service courrier express au Congo, un marché alors inoccupé. Il en est aujourd’hui le leader, avec des implantations dans les douze départements du pays. Un partenariat avec le néerlandais TNT permet à GX de se positionner aussi sur les envois à l’international, où il s’est hissé au troisième rang dans le pays, derrière DHL et le français Saga.

En 2010, Mampouya a ajouté deux cordes à son arc en obtenant l’agrément de commissaire en douanes sur la zone Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) et en se lançant dans le microcrédit. Il a ouvert, à Kinkala (Pool, dans le Sud), la Caisse pour le commerce et le développement (agréée Cemac), qui propose des services d’épargne, de crédit et de transfert d’argent. À force de voir des clients utiliser le courrier express pour expédier de l’argent…

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Arsène Sita : côté cour, côté jardin

À la <span class=tête de Sikar Finance et de la Coddipa, il est présent dans le transfert d'argent et dans l'agroalimentaire. © Muriel Devey pour J.A." title="À la tête de Sikar Finance et de la Coddipa, il est présent dans le transfert d'argent et dans l'agroalimentaire. © Muriel Devey pour J.A." class="caption" style="margin: 4px; border: 0px solid #000000; float: left;" />Au menu quotidien d’Arsène Sita, 51 ans, la finance et l’agroalimentaire. Le transfert d’argent, c’est la partie de Sikar Finance, créé en 2002, qui représente MoneyGram au Congo en partenariat avec la Poste congolaise.

L’agroalimentaire, c’est l’affaire de la Congolaise de développement et de distribution des produits agroalimentaires (Coddipa, ex-Sofab, entreprise publique rachetée en 2005), devenue la plus importante unité d’élevage de poussins et de production d’aliments pour bétail du pays. « Il faut produire et consommer congolais », martèle Arsène Sita, qui compte bien augmenter encore les capacités de la Coddipa pour contribuer à réduire le volume des importations alimentaires.

Avant de se lancer dans les affaires, ce gestionnaire, juriste de formation, a travaillé de 1985 à 2005 au projet de crédit agricole qui a donné naissance, en 1989, au Crédit rural du Congo, devenu Crédit pour l’agriculture, l’industrie et le commerce en 1998, puis Congolaise de banque en 2004. C’est en traitant les dossiers de demande de crédit pour le secteur agropastoral qu’il s’est piqué d’intérêt pour une activité qui lui rappelle, aussi, la Bouenza (Sud), où il a vécu jusqu’à ses 15 ans.

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