Congo – Pool : mettre les bouchées doubles sur le développement territorial

Les chantiers de la municipalisation accélérée du Pool ont été lancés en mai et doivent s’achever en 2016. De quoi changer la vie quotidienne et l’économie.

Extension de la voirie, début juillet, à Kinkala. © JA

Extension de la voirie, début juillet, à Kinkala. © JA

Publié le 14 août 2012 Lecture : 4 minutes.

En la matière, le Pool se distingue par le montant des financements qui seront engagés d’ici à 2016 – environ 530 milliards de F CFA (808 millions d’euros) -, bien plus élevé que pour les autres départements. La partie sud du Pool ayant été sinistrée par les troubles des années 1990 et 2000, les travaux de reconstruction et de modernisation y sont nécessairement plus importants.

La région se distingue également par l’implication plus forte de la société civile dans les débats qui ont précédé le lancement du programme. Lors de rencontres avec Isidore Mvouba, président du Comité consultatif d’appui et de suivi de la municipalisation accélérée du Pool et par ailleurs ministre des Transports, les organisations de la société civile, tirant des leçons des expériences passées, ont émis des réserves sur certains projets et exprimé le souhait que les acteurs privés soient davantage associés au processus.

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Bâtiments publics, écoles, routes, marchés, électrification… La liste des projets est longue.

Ces derniers ont d’ailleurs été nombreux à répondre aux appels d’offres, en particulier pour la réalisation d’édifices publics et d’ouvrages d’assainissement. Un atout pour le département et pour le pays, comme le souligne un conseiller financier du ministre du Plan : « Même si l’apport des nationaux est encore marginal, cela fait bouger les choses. Les opérateurs privés pourront faire valoir qu’avec davantage de moyens et d’organisation ils sont en mesure de faire plus, et, du côté des pouvoirs publics, on pourra alors esquisser une procédure pour les aider à s’impliquer davantage ailleurs. »

Priorités

C’est Kinkala, le chef-lieu du département, qui bénéficie des premières réalisations, dont « l’héliport, l’aire du défilé, le palais présidentiel, le stade, quelques voiries et ouvrages d’assainissement, l’hôtel du conseil départemental, ainsi que la petite centrale thermique et des lignes de transport qui lui sont associées », détaille Florent Nzinga, le représentant de la DGGT dans le Pool.

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Si la plupart des habitants s’enthousiasment à l’idée de voir leur ville s’embellir, ils sont mitigés quant à l’ordre de programmation des chantiers. « Avait-on besoin d’un palais présidentiel ? Il aurait mieux valu construire un hangar de stockage réfrigéré pour les produits agricoles », râle une commerçante. Chacun y allant, évidemment, de ses priorités.

C’est le chef-lieu qui bénéficie des premières réalisations.

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Pour l’heure, pas de problèmes majeurs dans la mise en oeuvre des travaux prévus, à part quelques « difficultés liées aux intempéries et, surtout, à la morphologie du terrain, très vallonné, qui complique la réalisation de certains ouvrages de génie civil », explique Nzinga. La prochaine étape, la plus importante, est à venir. Le choix des ouvrages, grosso modo le même qu’ailleurs, privilégie les infrastructures administratives et sociales : préfecture à Kinkala, sous-préfectures dans les chefs-lieux de districts, hôtels de ville dans les communautés urbaines, gendarmeries, résidences pour les autorités départementales, écoles, collèges, stades, centres de santé intégrés, gares routières, marchés.

Levier

Nombre de projets d’électrification, d’adduction d’eau potable et de construction d’infrastructures de transport sont également programmés. « Il est prévu de réhabiliter des routes en terre, de bitumer les tronçons Louté-Mindouli-Yié-Brazzaville et Kinkala-Mindouli, de construire un pont sur la Djouéké, un autre sur la Louladi, et un aéroport à Kindamba », informe Nzinga.

Évidemment, l’augmentation de l’offre en énergie, en eau et en infrastructures de transport aura un impact positif sur les conditions de vie des populations et sur l’économie locale. La production agricole augmentera, et les échanges à l’intérieur du département et avec la capitale seront dynamisés. Il faudra par ailleurs mettre en place des activités qui auront un effet de levier direct pour stimuler la production. Cela suppose une amélioration de la gouvernance locale ainsi que l’implication des associations locales de développement. Quant à savoir qui financera leur réalisation et assurera leur gestion, la question, pour le moment, reste posée.

Réservoir d’énergie

La production d’électricité est l’une des activités clés du Pool, qui abrite deux complexes hydroélectriques. Le plus important est celui d’Imboulou (photo), construit sur la rivière Léfini (à 260 km au nord de Brazzaville) par China Machinery Engineering Corporation (CMEC). Doté d’une puissance de 120 MW depuis le mois de mai, il alimente une partie de la capitale, nombre de localités du nord du Pool, des départements des Plateaux et de la Cuvette, ainsi que quelques communes de Kinshasa, en RD Congo. Quand le réseau de distribution d’électricité sera réhabilité et étendu, Brazzaville profitera pleinement de sa production. La capitale est aussi approvisionnée par le barrage du Djoué, sur la rivière éponyme (au sud de Brazzaville), mis en service en 1953. Sa réhabilitation doit démarrer prochainement. Elle prévoit la construction d’une centrale additionnelle, qui portera sa puissance de 15 à 31 MW. M.D.

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