Israël : l’Afrique du Sud expérimente la diplomatie économique

Le 22 août, l’Afrique du Sud a banni l’étiquette « made in Israël » sur les produits issus des territoires occupés. De quoi dégrader les relations économiques entre les deux pays ?

Une manifestation au Cap le 23 avril 2002 contre l’occupation par Israël des Territoires palestiniens. On estime à environ 800 le nombre de sociétés israéliennes présentes dans le pays. © Anna Zieminski/AFP

Une manifestation au Cap le 23 avril 2002 contre l’occupation par Israël des Territoires palestiniens. On estime à environ 800 le nombre de sociétés israéliennes présentes dans le pays. © Anna Zieminski/AFP

Publié le 24 août 2012 Lecture : 1 minute.

Il ne s’agit pas d’un appel au boycott, mais l’initiative gouvernementale de ne pas estampiller les produits issus des territoires occupés comme étant d’origine israélienne marque la fin d’une relative neutralité sud-africaine, observée depuis 1994, dans le conflit israélo-palestinien. Pour motiver sa décision, le gouvernement de Jacob Zuma s’appuie sur une loi de protection du consommateur de 2008, restée inappliquée, imposant « un étiquetage des biens et produits venant des territoires occupés pour éviter que les consommateurs ne croient qu’ils viennent d’Israël ».

En gestation depuis le mois de mai, cette mesure se veut symbolique plus que commerciale. « Au fond, cette mesure semble motivée, non par des préoccupations commerciales, mais par un parti pris politique contre l’État d’Israël », a ainsi déclaré dans un communiqué le bureau des députés juifs sud-africains. « C’est un pas de plus pour se rapprocher des Palestiniens et rompre avec la neutralité des relations entretenues par l’Afrique du Sud avec Israël et la Palestine », observe le directeur de la fondation De Klerk, Dave Steward.

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Campagne de boycott

« La diplomatie économique peut être l’une des armes les plus efficaces pour changer la situation palestinienne », soulignait en juillet le vice-ministre sud-africain des Affaires étrangères, Marius Fransman. La campagne de boycott initiée en 2010 avait jusqu’à présent eu une portée économique négligeable. Mais le relais gouvernemental pourrait avoir des répercussions d’une toute autre ampleur pour le premier partenaire commercial de l’État hébreu sur le continent, dont les échanges ont connu une augmentation de plus de 500 % depuis la fin de l’apartheid.

Malgré des relations plutôt distantes entre les deux pays depuis l’arrivée au pouvoir de l’ANC, en 1994, on estime à environ 800 le nombre de sociétés israéliennes présentes dans le pays, notamment dans le secteur des métaux précieux (or, diamants…), mais aussi de la sécurité, de l’énergie et de l’hydraulique.

(avec AFP)

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