L’Égypte espère obtenir 4,8 milliards de dollars du FMI
À l’occasion d’une visite en Égypte de Christine Lagarde, la directrice du FMI, le gouvernement de Mohamed Morsi a officiellement sollicité une aide de 4,8 milliards de dollars.
![Mohamed Morsi (g) et Christine Lagarde (d). Le FMI pourrait aider le gouvernement égyptien à mener les réformes économiques nécessaires. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2012/08/23/Lagarde-Morsi_cAFP.jpg)
Mohamed Morsi (g) et Christine Lagarde (d). Le FMI pourrait aider le gouvernement égyptien à mener les réformes économiques nécessaires. © AFP
Alors qu’elle vient de recevoir une promesse d’aide de la part de l’émir du Qatar Hamad Ibn Khalifa Al Thani, l’Égypte a sollicité un prêt de 4,8 milliards de dollars auprès du Fonds monétaire international (FMI), à l’occasion d’une visite officielle de Christine Lagarde, directrice de l’institution. Cette visite pourrait marquer un tournant pour l’économie égyptienne. Car, pour l’heure, la situation est grave : le déficit de la balance des paiements et du budget se sont aggravés tandis que la fuite des investisseurs étrangers et des touristes, deux moteurs traditionnels de l’économie égyptienne, menace les réserves de change du pays.
D’après les chiffres officiels, le déficit budgétaire devrait atteindre 7,9 % du PIB pour l’exercice fiscal 2012/2013. Mais ces estimations reposent sur une croissance supérieure à 4 %, une prévision optimiste selon beaucoup d’économistes. Le Premier ministre égyptien, Hisham Kandil, cité par Reuters, dit s’attendre à ce que le prêt du FMI s’étale sur cinq ans avec une période de grâce de 39 mois et se situe à un taux de 1,1 %. Il a toutefois précisé que les détails étaient en cours de discussion. L’emprunt pourrait être signé en décembre.
Nombreuses réformes
Depuis juin 2011, le gouvernement a emprunté près de 12 milliards de dollars auprès de la banque centrale.
Avant de transmettre le pouvoir à Mohamed Morsi, en juin dernier, le gouvernement intérimaire nommé par les militaires avait commencé à négocier une aide de 3,3 milliards de dollars auprès du FMI, mais cet accord n’avait pas été finalisé. Christine Lagarde a pour sa part promis que son institution soutiendrait l’Égypte dans son effort de réformes économiques, tant fiscales que monétaires et structurelles.
En effet, de nombreuses réformes attendent le gouvernement : il devra notamment s’attaquer aux subventions à l’énergie qui représentaient 22 % des dépenses pour l’exercice fiscal clos en juin 2012. Le gouvernement souhaite également introduire une taxe sur la valeur ajoutée dans les tous prochains mois.
Il y a urgence
Depuis juin 2011, le gouvernement a emprunté près de 12 milliards de dollars, soit 4,5 % du PIB égyptien, directement auprès de la banque centrale, une mesure inhabituelle qui indique qu’il ne lui reste plus d’autre option pour financer son déficit budgétaire. Depuis le début des révoltes anti Moubarak, l’Égypte a dépensé plus de la moitié de ses réserves de change pour soutenir sa monnaie, une stratégie qui s’est avérée efficace puisque la livre égyptienne n’a perdu que 5 % de sa valeur. Mais beaucoup d’investisseurs considèrent que la livre est surévaluée et sont réticents à revenir en partie parce qu’ils craignent qu’une brusque dévaluation de la monnaie égyptienne.
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