Burundi : assassinat de l’opposant Patrice Gahungu à Bujumbura

Le porte-parole de l’Union pour la paix et la démocratie (UPD) a été tué par balles lundi soir alors qu’il rentrait chez lui. C’est le quatrième assassinat ciblé d’un membre de l’opposition au Burundi en moins de deux mois.

Patrice Gahungu avait 42 ans. © Facebook

Patrice Gahungu avait 42 ans. © Facebook

Publié le 8 septembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Patrice Gahungu, porte parole de l’Union pour la paix et la démocratie (UPD), a été abattu par balles lundi 7 septembre par des hommes non encore identifiés alors qu’il rentrait chez lui dans le quartier de Gihosha (nord de Bujumbura). Un assassinat dont les circonstances sont similaire à celles de plusieurs autres, parmi lesquels l’exécution du président du même parti, Zedi Feruzi, et de son garde du corps  le 23 mai dernier, survenu deux mois avant l’attentat à la roquette perpétré contre le général Adolphe Nshimirimana.

D’après la police burundaise, les auteurs du crime attendaient la victime non loin de son domicile. « Selon les premiers éléments d’enquête, des hommes armés se cachait près de chez lui avant de lui tirer dessus. Nous avons retrouvé six douilles à côté de son véhicule », a confié à Jeune Afrique le général Godefroid Bizimana directeur adjoint de la police. Avant de préciser que le crime avait été exécuté en l’absence de témoins.

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La femme de la victime, quant à elle, pense que son mari a été tué pour des mobiles purement politiques. « Mon mari recevait depuis peu des menaces à travers des appels anonymes. Il se savait poursuivi et disait qu’il pourrait bientôt mourir », a déclaré aux médias Burundais Clémence Nsabiyimbona, veuve de la victime. Avant d’ajouter qu’aucun objet n’a été dérobé dans la voiture.

Qui se cache derrière cet assassinat ?

L’UPD est un petit parti de l’opposition burundaise qui s’est fortifié en accueillant d’anciens militants du CNDD-FDD (parti au pouvoir) en rupture de ban. Il s’était notamment beaucoup impliqué lors des manifestations contre le troisième mandat contesté du président Pierre Nkurunziza.

Les responsables du parti accusent désormais ouvertement le pouvoir d’être derrière cet assassinat. « C’est clair qu’il y a la main de Pierre Nkurunziza car ce crime odieux s’inscrit dans une suite d’assassinats visant tous ceux qui ont osé dire que son troisième mandat est illégal », a déclaré à l’AFP Chauvineau Mugwengezo, président d’honneur de l’UPD, qui s’est exilé après avoir lui-même échappé à plusieurs tentatives d’assassinat.

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Mais la police assure de son côté que la victime pourrait avoir été assassinée par l’opposition. « Il avait félicité publiquement dernièrement le Président Nkurunziza pour sa réélection, ce qui lui avait attiré les foudres de son camp », a confié à l’AFP une source policière.

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