Infographies : vos ministres et députés sont-ils trop nombreux ?

Difficile parfois de s’y retrouver dans les instances dirigeantes de certains pays. Au milieu d’une pléthore de ministères se glissent parfois des intitulés flous, au point que d’aucuns n’hésitent pas à parler d’emplois fictifs. Vos ministres ou vos députés sont-ils trop nombreux ? Éléments de réponses en infographies.

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Publié le 9 septembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Savez-vous vraiment combien de ministres composent le gouvernement de votre pays ? Quels sont les intitulés exacts de leurs postes ? Sans doute pas. Et quoi de plus normal. Dans certains États du continent, les membres de gouvernement forment une véritable armée mexicaine, au point que nombre d’observateurs n’hésitent pas à réclamer une réduction de leur nombre.

Au Niger, fin août, la société civile s’est ainsi insurgée contre ce qu’elle appelle les « emplois fictifs » de l’État nigérien. Pour elle, les ministres sont trop nombreux, tout comme les députés, dont l’augmentation du nombre fait débat dans un contexte budgétaire tendu. Simple effet de manche ? Pas uniquement. Si la comparaison avec les gouvernements des Comores (sept ministres) ou des Seychelles (12) n’a pas lieu d’être, le Niger, avec ses 32 ministres, dont six d’État, et ses 5 ministres délégués, ne manque pas de main d’œuvre au sommet de l’État.

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La pays de Mahamadou Issoufou se place au même niveau que le Rwanda, (31 ministres, dont, record en la matière, dix d’État), ou la Guinée (34, sans compter les trois « ministres délégués », dont six d’État), mais loin derrière le champion toute catégorie : la Guinée équatoriale. Le gouvernement de Vicente Ehate Tomi, Premier ministre chargé de la Coordination administrative, ne compte en effet pas moins de trois vice-Premier ministres, 24 ministres (dont six d’État), 25 ministres délégués et 52 vice-ministres ou secrétaires d’État. Soit quelque 89 membres !

Directeurs de campagne déguisés ?

Certains pouvoirs présidentiels africains ne se privent en outre pas de faire gonfler ces chiffres. En Gambie, six ministres sont attachés ou délégués au chef de l’État, Yahya Jammeh, contre huit à Paul Biya au Cameroun. « Chargés de mission » ou en charge des portefeuilles des « Relations avec les assemblées », de la Défense, des Marchés publics et du « Contrôle supérieur de l’État », ils viennent appuyer un gouvernement camerounais qui compte, en plus, dix secrétaires d’État et neuf ministres délégués, soit soixante membres.

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Et Paul Biya est loin d’être le seul à avoir recours au même procédé. Au Niger, à l’approche des élections, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum, déjà chef du parti présidentiel, a opportunément quitter son portefeuille pour celui de ministre d’État auprès de la présidence. Il est désormais le principal lieutenant attaché à la campagne électorale de Mahamadou Issoufou.

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Représentatifs, les parlements ?

Les députés sont-ils également trop nombreux ? Au regard des populations du continent, difficile d’en arriver à cette conclusion. S’il est vrai que les contraintes budgétaires sont réelles dans bon nombre de pays, et que les coûts de fonctionnement de l’État doivent être encadrés, la représentativité des citoyens n’est pas encore optimale.

Le Nigeria, avec 360 députés à l’Assemblée nationale pour 177 millions d’habitants n’est sans doute pas encore à la hauteur de sa démographie, tout comme l’Égypte. L’Éthiopie, avec une population de 90 millions de personnes, fait en revanche beaucoup mieux, avec un député pour 166 000 administrés.

Faut-il privilégier la représentativité du peuple au détriment du budget de l’État ? Faut-il limiter le nombre de ministres au sein des gouvernements pour plus d’efficacité et moins de dépenses, comme cela semble en vogue en Europe (la France compte notamment seize ministres, deux de plus que l’Allemagne) ? Les débats sont, plus que jamais, ouverts.

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